Le texte de Loi de finances 2010, présenté dimanche dernier au Conseil de la nation par le ministre des Finaances, M. Karim Djoudi, est en grande partie consacré à la politique sociale et de plein emploi que compte mener le gouvernement en ces temps de grognes sociales.
Avec un prix moyen du baril de pétrole maintenu à 37 dollars, la croissance du PIB pour 2010 devrait se fixer autour des 4% (5,5% hors hydrocarbures). Dans cette optique, le gouvernement compte maintenir le rythme de sa politique sociale malgré un recul prévisible des recettes pétrolières.
A cet effet, une enveloppe de près de 1.000 milliards DA sera injectée sous formes de subventions dans certains secteurs sensibles : Etablissements hospitaliers et Fonds de réserve des retraites en priorité.
Les enfants scolarisés de familles démunies, les bourses des étudiants, les stagiaires et l’indemnisation des victimes du terrorisme et de la tragédie nationale seront eux aussi des priorités de l’Etat.
De plus, il a été décidé du subventionnement de certains produits de première nécessité comme le lait, les céréales et l’eau. Le transport, sujet de discorde dans d’inombrables communes de l’Algérie profonde, bénéficiera d’un coup de pouce en 2010. Quant à la revalorisation du salaire national minimum garanti (SNMG) à 15.000 DA, celle-ci coûtera à l’Etat, la bagatelle de 230 milliards DA.
Une facture qui s’ajoutera à celle du fonctionnement des services de l’Etat, rétribués à 1.600 milliards de DA dont 925 milliards de DA serviront exclusivement pour les salaires.
Enfin, 100 milliards de DA seront destinés à la lutte contre le chômage- à travers les nombreux et différents instruments créés par l’Etat- pour lutter contre ce fléau. Avec toutes ces dépenses, le pays se retrouvera en 2010 avec un déficit de près de 2 milliards 800 millions de DA, il qui sera entièrement couvert par le fonds de régulation des recettes qui culmine, lui, à plus de 4.000 milliards de DA.
D’autre part, et en ce qui concerne le volet législatif, le texte stipule la création d’un fonds pour les énergies renouvelables, d’un autre pour le développement de l’industrie cinématographique, et du très attendu fonds de bonification des taux d’intérêts pour l’acquisition ou la construction de logements.
Ce dernier viendra répondre à l’attente de beaucoup d’acteurs de l’économie nationale, notamment les promoteurs immobiliers et les banques, qui s’impatientent de pouvoir proposer leurs clients un crédit logement à taux bonifié. Ils ne devraient plus tarder à le faire.
Habib Raouf