L’Algérie est classée parmi les plus faibles économies, sinon la plus faible de toute la région d’Afrique du Nord et des pays euro-méditerranéens en matière de logistique commerciale.
L’Algérie est classée parmi les plus faibles économies, sinon la plus faible de toute la région d’Afrique du Nord et des pays euro-méditerranéens en matière de logistique commerciale. C’est le résultat du dernier sondage du Groupe de la Banque mondiale sur la logistique commerciale. Sondage réalisé par des experts en économie dans le but de déceler les obstacles à la facilitation du commerce mondial pour stimuler la relance de l’économie.
L’Algérie demeure un mauvais élève en matière de lo-gistique commerciale. Elle avait été déjà classée à la 140ème place sur 150 pays dans la précédente étude publiée en 2007, très loin dernière la Tunisie et le Maroc classés respectivement au 60ème et 94ème rang. Notre pays n’a devancé que 10 pays, entre le Tchad, le Niger, le Serra Léone, Djibouti, Tadjikistan et Afghanistan.
L’Algérie a été devancée par des pays moins lotis économiquement comme le Mali, la somalie, la Namibie, la Tanzanie et le Togo pour ne citer que ces pays-là. Ce qui peut susciter de nombreuses interrogations. Pour revenir au nouveau sondage de la Banque mondiale, l’Allemagne vient en tête de liste sur les 155 pays classés en matière d’indicateurs de performance logistique (LPI), qui sont inclus dans le rapport 2010 «Connecting to Compete: Trade Logistics in the Global Economy».
L’étude est basée sur l’enquête la plus complète du monde auprès des transitaires internationaux et les transporteurs express. «La compétitivité économique est impitoyablement le moteur pour renforcer la performance et l’amélioration de la logistique du commerce. Elle est une manière intelligente, pour un rendement plus performant, des coûts moindres et une valeur ajoutée pour la croissance économique», affirme le président du Groupe de la Banque mondiale, Robert B. Zoellick, en visite à Berlin, entre le 13 et 15 janvier en cours pour discuter du développement économique mondial.
«La rationalisation des connexions entre les marchés, les fabricants, les agriculteurs et les consommateurs devrait constituer une priorité absolue pour l’élaboration de stratégies de croissance des pays. Comme nous publions le présent rapport mondial, je suis heureux d’être en Allemagne, pays qui a enregistré la meilleure performance en matière de logistique commerciale», ajoute le premier responsable de la Banque mondiale. Selon la LPI, les économies à revenu élevé dominent le haut du classement de la logistique.
En revanche, les dix plus bas des pays les plus performants sont presque tous à faible revenu. Bien que l’étude montre une importante «logistique écart» entre pays riches et la plupart des pays en développement, on constate des tendances positives dans certains domaines essentiels à la performance logistique et du commerce.
«Suite à notre première enquête réalisée en 2007, de nombreux pays en développement ont amélioré leurs capacités à se connecter aux marchés internationaux, qui est un ingrédient-clé pour la compétitivité et la croissance économique», déclare Otaviano Canuto, vice-président de la Banque mondiale pour la réduction de la pauvreté et gestion économique. «Si les pays en développement veulent sortir de la crise dans une position plus forte et plus compétitive, ils ont besoin pour investir dans la logistique du commerce de meilleure qualité».
Les pays avec de meilleures performances de la logistique peuvent croître plus rapidement, devenir plus concurrentielles et accroître leur niveau d’investissement», signale, de son côté, Bernard Hoekman, directeur de département au World Trade Bank. «Notre recherche montre que l’augmentation des performances de la logistique dans les pays à faible revenu pourrait stimuler le commerce d’environ 15 % et faire bénéficier toutes les entreprises et les consommateurs de prix plus bas et de meilleurs services de qualité».
Le rapport, dirigé par des économistes du Groupe de la Banque Jean-François Arvis et Monica Alina Mustra, souligne que, parmi les économies en développement, beaucoup de pays obtiennent de meilleurs résultats que ce que leur niveau de revenu ne le suggèrent. Les dix plus importants sont la Chine (27), Inde (47), Ouganda (66), Vietnam (53), Thaïlande (35), les Philippines (44) et l’Afrique du Sud (28). Les pays avec une amélioration significative de performance entre les deux enquêtes (2007 et 2010 LPI) sont souvent ceux qui ont mené des réformes de facilitation des échanges comme la Colombie, le Brésil et la Tunisie.
Selon cette étude, la performance logistique est fortement influencée par la qualité des institutions du secteur public et la coordination efficace des processus de dédouanement à la frontière entre tous les organismes de gestion des frontières. Dans les pays peu performants, en moyenne, la moitié des conteneurs sont inspectés et un conteneur sur sept au moins deux fois. Pour de nombreux pays à faible revenu, les contraintes les plus contraignantes sont souvent dans les services logistiques et les systèmes de transit international.
Le Groupe Banque mondiale a un certain nombre de projets visant à améliorer la logistique commerciale dans les pays en développement comme en Tunisie où 250 millions d’euros sont investis pour améliorer la compétitivité en réduisant les coûts des échanges et la rationalisation des procédures de dédouanement. En outre, la Banque mondiale travaille avec IBM, Microsoft et Global Express Association dans le cadre d’un partenariat public-privé sur «Aid for Trade Facilitation».
L’objectif est de développer des projets pilotes dans les pays en développement qui appliquent des solutions informatiques innovantes pour simplifier les procédures aux frontières.
B. Mahmoud