Logements squattés à Bachdjerrah et aux Bananiers,Evacuation des lieux après l’intervention de la force publique

Logements squattés à Bachdjerrah et aux Bananiers,Evacuation des lieux après l’intervention de la force publique

_familles_127763936.jpgOn craignait le pire aux Bananiers et à Bachdjerrah, à la suite d’une occupation illégale de logements sociaux. D’impressionnants dispositifs policiers ont été déployés pour faire partir les intrus sans gros dégâts, selon des témoignages.

Au lendemain d’un spectaculaire squat de 800 logements à la Cité Mokhtar-Zerhouni, le calme est revenu hier, alors qu’un dispositif policier impressionnant était sur les lieux.

Des agents communaux s’affairaient, hier, à effacer les traces des escarmouches de la veille entre les squatteurs et les forces anti-émeute. Selon des citoyens rencontrés sur place, le squat s’est déroulé vendredi après la prière du soir, selon d’autres sources. «Nous ne savons pas d’où ils viennent mais j’ai vu certains jeunes munis d’armes blanches, de produits pyrotechniques et de quelques pneus», témoigne un proche résidant rencontré dans un salon de coiffure.

«Des résidants se sont opposés aux squatteurs», souligne le propriétaire du salon. Il ajoute que son enseigne publicitaire a même été arrachée, brisée puis jetée sur le sol. «A part cela, mon local n’a pas subi d’autre dégât», se console-t-il. «Ils (les squatteurs, NDLR) ont entre 18 et 23 ans. Ce sont des gens plutôt aisés puisqu’ils sont venus à bord de voitures neuves. Ce ne sont sûrement pas des gens dans le besoin», tranche-t-il.

En revanche, selon la version avancée par un groupe d’adolescents approchés non loin des lieux, les squatteurs seraient originaires des quartiers limitrophes, «pour la plupart de la Cité 8-Mai-1945 (ex-Sorecal) de Bab Ezzouar», affirme un adolescent qui ajoute que certains étaient munis d’armes blanches et avaient des chiens.

Selon ces adolescents, les squatteurs se sont scindés en deux groupes. «Le premier faisait face aux forces de l’ordre à coups de pierres et de fumigènes, tandis que le second a profité de l’occasion pour piller un commerce d’électroménager

C’est la seconde tentative pour saccager le local après les émeutes ayant suivi la flambée des prix de certains produits de première nécessité, le mois dernier», affirme un autre adolescent.

Approchés, des agents de l’ordre se sont refusés à toute déclaration concernant ce sujet. «Adressez-vous à la cellule de communication de la DGSN, vous trouverez toutes les réponses à vos questions», s’est contenté de dire un officier de police.

Il convient de noter que l’évacuation des indus occupants s’est faite «dans le calme», ce qui n’a pas manqué de surprendre le voisinage.

«Il est vrai que ces gens sont venus en catimini, car ce n’est que le lendemain que nous nous sommes rendus compte de ce qui se passait, mais ce qui m’a étonné le plus c’est la manière avec laquelle ils ont obtempéré aux injonctions des forces anti-émeute. Il était 22 heures passées», déclare un quadragénaire.

Les squatteurs auraient cédé avec «une facilité déconcertante à l’ordre d’évacuation qui contrastait avec la manière, plutôt énergique, voire déterminée, avec laquelle ils ont occupé les lieux», note le propriétaire d’un magasin d’alimentation générale dont le local a, lui, été épargné.

D’autre part, le même scénario s’est déroulé au quartier de Bachdjerrah.

En effet, des individus s’en sont également pris à des logements sociaux mitoyens de la cité 594-Logements AADL. «Des personnes originaires de La Glacière ont occupé les immeubles avant d’en être chassés par les forces de l’ordre, ce matin», affirme un témoin.