Même la fête de l’Aïd El Adha n’a pas apaisé la tension
Les contestataires ont accusé ouvertement le président de comité de quartier et les services de la daïra de Annaba, en les qualifiant de «véreux».
L’Aïd El Adha n’a pas été un facteur d’apaisement pour les exclus de la liste des logements sociaux du quartier Ben M’hafeur, de Annaba, dont, au troisième jour de l’Aïd, des délégués, représentant les habitants de ce site chaud de la ville de Annaba, se sont rendus au siège de la wilaya, où ils ont été reçus par le premier responsable de la wilaya, en l’occurrence Mohamed El Ghazi qui, selon certaines indiscrétions, avait promis de prendre en charge leurs doléances.
En outre, bien que les porte-parole des occupants des collines de Beni M’hafeur aient transmis intégralement les paroles du premier responsable de Annaba, il n’en demeure pas moins que les contestataires, qui avaient investi dans la matinée d’hier, mardi, le siège de la wilaya, ont haussé le ton et n’ont pas omis de rappeler qu’ils sont victimes de «hogra, de mahsoubia, et surtout de favoritisme» Des raisons pour lesquelles les contestataires ont menacé de radicaliser leur mouvement, en installant des tentes en plein centre-ville de Annaba, pour protester contre les agissements et les dépassements des services en charge de l’opération d’attribution de logements. Les contestataires ont accusé ouvertement le président de comité de quartier et les services de la daïra de Annaba, en les qualifiant de «véreux». «Un secret pour personne», devaient rétorquer certains exclus de la liste des 50 logements, qui se sont dit prêts à dénoncer et donner des noms de bénéficiaires; ces derniers, selon nos interlocuteurs, touchent un salaire de plus de 35.000 DA, et prossèdent des logements… Les mêmes exclus des 50 logements sociaux, dont la liste a été affichée, rappelons-le, le 4 nouvembre 2011, ont squatté le 3 mars de l’année en cours, 26 logements sociaux, sur les 150 unités achevées depuis plus de trois ans, mais n’ont pas été attribuées.
Au moment où les ayants droit de ce site attendaient impatiemment une éventuelle attribution, pouvant mettre fin à leur précarité.
Malheureusement, l’attente n’a été que trop longue, et le danger d’un imminent glissement de terrain et d’un effondrement des vieilles bâtisses, guettait les occupants de ces collines. Par ailleurs, après de longues négociations, les indus occupants durent quitter les 26 unités squattées, contre la promesse de l’affichage de la liste des bénéficiaires.
Les 50 logements attribués ont suffi pour mettre en ébullition la partie Est de la ville de Annaba, qui fut bloquée à la circulation par les exclus de cette liste. Même la fête de l’Aïd El Adha n’a pas apaisé la tension. Au moment où nous mettons sous presse, les contestataires menacent de battre le pavé en plein Cours de la Révolution. Il est même question de suicide collectif en cas de non-satisfaction.