Peu médiatisé, le programme LPP ou «Projet Sellal», qui avait sucité beaucoup d’espoir auprès des jeunes cadres, tourne au cauchemar<. Les milliers de souscripteurs ayant déposé leur dossier alors qu’il n’y avait aucune information ni sur les prix ni sur le mode de financement ont eu une douche froide. Explications.
Le collectif des souscripteurs au Logement promotionnel public (LPP) a saisi, jeudi, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, par rapport au prix d’acquisition élevé et au mode de financement. Selon ce collectif, ces deux facteurs risquent de menacer l’aboutissement et la réussite de cette opération et de la détourner de son aspect promotionnel public vers un aspect purement commercial.
« Nous sommes très satisfaits de cette initiative, néanmoins, les prix des logements, situés entre 7,5 et 10 millions de dinars, demeurent hors de portée pour la majorité des souscripteurs, ce qui s’ajoute au mode de financement prévu pour cette formule, ce dernier étant basé sur un crédit bancaire à 3% de taux intérêt », lit-on dans le document. Selon le collectif, ces deux conditions réunies affecteront le pouvoir d’achat de la classe dite moyenne. Il rappelle, dans ce cadre, que la pérennité de la situation financière actuelle des souscripteurs n’est pas garantie, étant donné qu’une bonne partie exerce dans le secteur privé et que le taux d’inflation n’a pas cessé d’augmenter, ces dernières années.
A cet effet, le collectif des souscripteurs appelle le Premier ministre à prendre en considération ses doléances. Il s’agit notamment de la révision à la baisse des prix de logements, en tenant compte des capacités financières des souscripteurs ainsi que de l’octroi de crédits sans intérêt pour le financement de leurs logements LPP.
Par ailleurs, les souscripteurs annoncent qu’une démarche a été entreprise auprès du ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales pour la création d’une association. « Cette association, dont nous souhaitons la concrétisation dans un futur proche, sera notre unique représentant et permettra une meilleure communication à l’égard de tous les acteurs de ce projet », indique le collectif. Sur un autre registre, les souscripteurs se réjouissent quant au lancement de la nouvelle formule d’acquisition de logemens LPP destinée à la classe moyenne dont le revenu se situe entre 108 000 et 216 000 DA, alors qu’ils ont été privés depuis longtemps des programmes de logement social et de logement location-vente.
Il est à rappeler que les souscripteurs à cette formule, au nombre de 29 000, devaient être convoqués à partir du 15 janvier pour s’acquitter du paiement de la première tranche du montant du logement, soit 10% du prix global. Selon les données de l’Entreprise nationale de promotion immobilière (ENPI), quelque 28 600 demandes de LPP ont été déposées depuis le début de l’opération, en juillet 2013. La capitale a enregistré, à elle seule, 13 000 demandes contre 3 500 pour Oran, 1 100 pour Blida, 890 pour Skikda, 743 pour Annaba, 690 pour Constantine et 600 pour Boumerdès…
Hasna Zobiri
