Logements, pouvoir d’achat , lfc et retraités : Les surprises du Président

Logements, pouvoir d’achat  , lfc et retraités : Les surprises du Président

Des retraites revalorisées, plus de 6000 logements distribués, des subventions maintenues, le Ramadhan s’annonce clément malgré la crise.

Indépendamment d’une conjoncture pétrolière quelque peu favorable, poussée par des considérations géostratégiques, l’Algérie affiche une santé sociale que lui envient beaucoup de pays, théoriquement mieux lotis au plan des équilibres financiers. Il faut savoir, en effet, que si les prix des hydrocarbures flirtent avec les 75 dollars depuis une petite semaine, les expressions de volontarisme social de l’Etat datent de bien avant le redressement momentané des cours de l’or noir. La cadence soutenue dans les réalisations de logements, tous types confondus, illustre assez clairement les efforts du gouvernement qui «prend le risque» d’une banqueroute financière, pour apporter un mieux-être immédiat aux Algériens. Cette attitude qu’un «économiste cartésien» pourrait qualifier d’inopportune au sens où la rentabilisation d’une habitation se mesure en plusieurs décennies, pour l’Etat algérien, elle constitue un investissement sur l’homme et bien plus encore, c’est la raison même de la naissance dudit Etat. En d’autres termes, l’Algérie ne compte pas ses sous comme le ferait un épicier à courte vue, mais comme un chef de famille qui estime nécessaire de chausser des enfants quelles qu’en soient les conditions. Car en agissant de la sorte, il accomplit son devoir et incite ses enfants à faire de même avec les leurs. Cette «schématisation» de la politique publique de l’Etat qui peut paraître sommaire, résume, dans un sens, sa propension à mettre l’intérêt immédiat du citoyen au même rang que la diversification économique ou autre réforme financière.

En fait, c’est plus qu’une politique, c’est même une doctrine qui anime toute décision gouvernementale. La dernière en date, qui a concerné l’augmentation des pensions de retraite, relève d’une volonté présidentielle de ne pas prétexter une difficulté de trésorerie de la Caisse nationale des retraites pour laisser des Algériens de plus de 60 ans sur le bas côté de la route. Ce qu’il faut comprendre de la décision de revalorisation des retraites, ce n’est pas seulement la symbolique de la Solidarité nationale, mais le fonctionnement d’un Etat qui n’abandonne personne, quels qu’en soient les motifs. L’on a vu dans d’autres nations, des pensions de retraite purement et simplement suspendues, toute une année, en raison de la faillite de la caisse. En Algérie, il n’en sera jamais question.

Le pays avancera donc avec toutes les catégories sociales qui le composent. Aucune ne sera sacrifiée sur l’autel de la rentabilité économique ou de la rigueur budgétaire. Même si l’état des finances du pays semble pousser le gouvernement à ouvrir quelques «niches fiscales» susceptibles d’irriguer le budget de la nation, la loi de finances complémentaire destinée à donner corps à une nouvelle nomenclature fiscale ne se fera pas sur le dos des plus pauvres. Le chef de l’Etat a, en effet, tenu à ce que les nouvelles taxes ne viennent pas puiser dans les poches des plus faibles. Ainsi, contrairement à d’autres pays, autrement mieux nantis, qui ont été «piquer» quelques euros dans les pensions des retraités et dans les aides publiques au logement, l’Algérie maintiendra autant que faire se peut le pouvoir d’achat des citoyens, offrira des logements aux plus faibles d’entre eux, accompagnera d’autres dans l’achat de leurs habitations, même si cela relève d’une mission de plus en plus compliquée.

Le président de la République veille scrupuleusement à empêcher le gouvernement à céder à des «solutions de facilité» qui provoqueraient, même momentanément, une sérieuse chute du pouvoir d’achat des Algériens. En refusant qu’on touche au système des subventions généralisées, en l’absence d’une alternative sérieuse et viable, le chef de l’Etat semble dire à l’Exécutif qu’il était justement missionné à être au service du bien-être des Algériens. Il serait paradoxal, dans la vision du président, de provoquer l’appauvrissement de la société pour parvenir à une efficacité économique. C’est sans doute pour cela que l’Algérie a traversé l’une des plus graves crises financières de sa courte histoire, sans que cela se sente au sein de larges couches de la société. La doctrine algérienne, qui veut que l’on s’en sorte tous ensemble, a permis la réalisation de millions de logements, de réduire quelque peu le taux de chômage, de sauvegarder le pouvoir d’achat. Tout cela à travers une loi de finances tournée vers l’investissement et les dépenses sociales et bientôt une loi de finances complémentaire qui confirmera le rôle éminemment social de l’Etat.

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