Logements OPGI : La moitié des locataires ne paie pas le loyer

Logements OPGI : La moitié des locataires ne paie pas le loyer

Selon le directeur général de l’OPGI de Hussein Dey, Mohamed Rehaïmia «bien que la réglementation fixe le montant du loyer à moins de 10% du SNMG, et qu’une aide indirecte de l’Etat avoisinant les 4 000 DA par famille et que le montant du loyer ne reflète pas les charges de gestion, 40% des locataires ne s’acquittent pas de leur loyer».

Le Jour d’Algérie : A combien est évalué le patrimoine de L’OPGI ?

Mohamed Rehaïmia : Le patrimoine de l’Office arrêté au 31.12.2009 est de 91 253 unités. Ce dernier a connu une évolution remarquable sachant qu’en 1999 le nombre de logements en gestion était de 14 430 unités, soit un accroissement de 86%. Il faut savoir qu’en matière de biens, le patrimoine regroupe aussi bien les logements que les locaux.

Ainsi, pour ce qui est des logements, 34 168 ont été entièrement soldés par leurs bénéficiaires, et les 4 439 restants ont fait l’objet d’un échéancier de paiement. En ce qui concerne les locaux, 16 175 ont fait l’objet d’un paiement au comptant, et 6 392 unités ont bénéficié d’un règlement à tempérament (échéancier de paiement).

Pour quelle typologie d’habitat construit l’OPGI de Hussein Dey ?

Globalement, la politique en matière de réalisation et de choix de typologie de logements est du ressort du ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme, et bien entendu du gouvernement. De plus, le président de la République a insisté sur la typologie du logement à réaliser et dont il a exclu toute réalisation de logements de type F2 dans tous les programmes d’habitat.

Ceci m’amène à préciser que ces dispositions ont également pour objectif de réaliser des programmes de logements à des prix raisonnables dans la mesure où ils sont destinés aux couches sociales les plus démunies.

Quel bilan faites-vous pour l’année 2009 ?

C’est un bilan satisfaisant. Les objectifs fixés ont été atteints en ce sens où l’Office a engagé l’ensemble de son programme au nombre de 20 200 logements, toutes formules confondues, soit l’ensemble de son portefeuille. Le nombre de livraisons dépasse les 3 000 unités, et le taux de recouvrement des loyers est de 60%. De plus, je suis d’autant plus satisfait eu égard à la joie que j’ai eu à partager avec les centaines de familles qui ont été relogées dernièrement.

Justement. Qu’en est-il pour la résorption de l’habitat précaire ?

Sur ce volet, il faut savoir que l’Office est un acteur principal dans les actions menées par les pouvoirs publics pour éradiquer les bidonvilles de la capitale particulièrement dans l’hyper centre, à l’exemple de Doudou Mokhtar et de Zaatcha, la prise en charge des populations des cités populaires telles que Baraki et Diar Echems, et enfin les bidonvilles de la banlieue qui compte plus de 50 000 bidonvilles.

A ce titre, un programme national a été initié par le président de la République pour éradiquer progressivement l’habitat précaire dont une première tranche de 35 000 unités a été destinée pour la wilaya d’Alger en 2008.

Confiés pour leur réalisation à des entreprises étrangères notamment chinoises, le taux d’avancement des travaux dépasse les 50%. Leur livraison est programmée à partir de la fin de l’année 2010. Aussi, l’OPGI d’Hussein Dey a pris en charge 15 000 unités localisées principalement à l’ouest d’Alger, à savoir Baba Ali, Douéra et Khraïcia.

Parlez-nous des difficultés que rencontre l’OPGI, notamment en matière de recouvrement des loyers

Comme je l’ai dit plus haut, le taux de recouvrement est de 60% sachant que la moyenne nationale ne dépasse pas les 35%. La législation fixe le montant du loyer à moins de 10% du SNMG (salaire national minimum garanti).

Pourtant, il faut savoir que le montant du loyer ne reflète pas les charges de gestion, et qu’une aide indirecte de l’Etat qui avoisine les 4 000 DA par famille est accordée aux locataires. Ainsi, les négligences constatées dans ce domaine font l’objet de mises en demeure permettant de rappeler à l’ordre les défaillants et de régulariser leur situation. Pour les récalcitrants, des actions en justice sont engagées.

Quelles sont les actions pour l’entretien des immeubles ?

Il y a lieu de noter l’équivoque entretenue concernant la responsabilité de l’OPGI en matière d’entretien et de conservation des immeubles.

L’OPGI n’est responsable que de la gestion et la conservation des immeubles occupés par ses locataires. Pour ce qui est des immeubles dont les logements ont été acquis par leurs occupants, ces derniers sont soumis au régime de la copropriété. Je m’explique. La responsabilité de l’entretien, de la conservation et de la gestion d’une manière générale de ces immeubles incombe aux occupants.

Ces derniers doivent se constituer en syndicat ou en assemblée et voter un budget pour la gestion de l’immeuble. Dans ce cas-là, l’OPGI vient en copropriétaire pour estimer les travaux et les partager à part égales. C’est là justement le problème : nous avons des difficultés à réunir ces occupants pour qu’ils constituent une assemblée.

La fonction de conciergerie a été réhabilitée par le ministre de l’Habitat. Qu’en est-il pour l’OPGI Hussein Dey ?

La réhabilitation de la fonction de conciergerie est en effet une action salutaire que le ministre de l’Habitat a porté à bras le corps et qui a abouti à la promulgation du décret 11-05-2008 qui organise la fonction. Pour l’OPGI de Hussein Dey, nous avons commencé à la mettre en œuvre depuis 2009. Tous les nouveaux ensembles immobiliers sont dotés de conciergerie.

Beaucoup de citoyens se plaignent des lenteurs administratives avant d’aboutir à l’acquisition finale de leur logement. Pourquoi ?

Les opérateurs de cession obéissent à des procédures administratives et réglementaires strictes édictées par la loi. Les postulants sont tenus de fournir un dossier de cession à déposer au niveau de la daïra du lieu de résidence. Le dossier est traité par une commission had doc dont l’Office n’est qu’un membre siégeant dans cet organe.

Pour plus de précisions, les biens objets de demande d’acquisition donnent lieu à une évaluation des services des Domaines. Après acceptation du prix de cession par le postulant, ce sont les mêmes services qui sont chargés de la poursuite de l’opération de cession, à savoir l’encaissement et rédaction des actes, entre autres.

Il faut savoir que la cession de logements neufs ne concerne que les logements mis en exploitation avant janvier 2004. Pour ceux qui viennent au-delà de cette date, il faut attendre 10 ans. En effet, 10 années, c’est l’échéance exigée pour prétendre à l’achat d’un logement.

Entretien réalisé par Lynda N. Bourebrab

L’Office de promotion et de gestion immobilière (OPGI) de Hussein Dey est un établissement public à caractère industriel et commercial sous tutelle du ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme.

Administré par un conseil d’administration et dirigé par un directeur général, il a pour principales missions la réalisation des programmes de logements à caractère social décidés par les pouvoirs publics. Son statut a connu plusieurs changements dont le 1er en 1976 pour être enfin consacré comme Etablissement à caractère industriel et commercial (EPIC).

Lynda N.B.