Les autorités publiques sont à la recherche de coupables pour apaiser la tension dans plusieurs secteurs ayant connu des déconvenues ces dernières semaines. Des enquêtes ont été ouvertes, ou sur le point de l’être, selon les déclarations faites par les responsables des départements concernés.
Confrontées à de fortes contestations enclenchées par des citoyens en colère, les autorités publiques tentent de rattraper leurs défaillances par des enquêtes, dont la finalité est d’éviter le risque de dérapage. Et éventuellement faire en sorte que des erreurs dues essentiellement à la mauvaise gestion ne se reproduisent pas à l’avenir.
C’est le cas, entre autres, de la Commission d’enquête installée suite à la flambée des prix de l’huile et du sucre ayant provoqué une vague de protestations à travers une bonne partie du territoire national durant le mois de janvier dernier. Cette commission d’enquête parlementaire a récemment auditionné des opérateurs économiques de l’industrie du sucre et de l’huile sur les raisons de la hausse subite des prix de ces produits. D’autres hauts responsables ont été également auditionnés. Cette même commission, faut-il le préciser, enquête sur les dysfonctionnements du marché national, menant des investigations auprès de tous les secteurs concernés : finances, agriculture, commerce et transports, ainsi qu’auprès d’importateurs, producteurs, distributeurs et commerçants de gros et de détail. Mais, on ne sait toujours pas à quoi elle aboutira et si elle est en mesure de pointer ouvertement du doigt le principal responsable de cette situation. De son côté, le ministère de l’Education nationale a réagi énergiquement suite à des informations sur une éventuelle fuite de sujets du Bac. On croit savoir que l’Office national des examens et concours (Onec) a déposé plainte contre cinq journaux, alors que le ministère de l’Education nationale a déposé plainte contre X. Il faut souligner que ces informations ont sérieusement perturbé les candidats au Bac et suscité l’indignation de leurs parents. Le ministre de l’Education nationale, Boubekeur Benbouzid, dans une récente déclaration à la presse, a soutenu qu’il est «impossible» qu’il y ait fuite. Mais la rumeur, qui intervient après les erreurs enregistrées durant les années précédentes, a fait son effet et le rapport de confiance entre tutelle et élève a été à nouveau brisé. Le cas est le même pour le secteur de l’Habitat. En fait, l’on s’attendait à l’ouverture de plusieurs enquêtes pour déterminer les responsables de l’élaboration de listes de logements sociaux, dont certains bénéficiaires ont été violemment contestés par les citoyens. Dans la localité de Ferdjioua (Mila), c’est le wali en personne qui est intervenu et a procédé à l’annulation d’une liste de 201 attributaires de logements publics locatifs. Une commission d’enquête a été mise en place pour examiner le contenu de cette liste qui comporte, vraisemblablement, des noms de personnes qui ne sont pas dans le besoin. Aussi, l’on se rappelle de la menace du ministre de tutelle de poursuivre en justice toute personne ayant loué un logement social. Bien que le nombre d’indus bénéficiaires soit assez important, on croit savoir que la déclaration du ministre reste toujours sans suite.
Aomar Fekrache