Logement, travail, résidents, communaux… Ces dossiers qui perturbent le gouvernement

Logement, travail, résidents, communaux… Ces dossiers qui perturbent le gouvernement

Le gouvernement est confronté à des problèmes inextricables, devant lesquels il affiche une incapacité maladive. Les médecins résidents, les communaux, la bureaucratie dans le secteur de l’emploi et du logement sont, entre autres, des dossiers qui provoquent de véritables insomnies au staff gouvernemental.

Les différentes tutelles, après avoir épuisé leurs propres propositions de règlement de crise, semblent attendre qu’un miracle vienne calmer les esprits des travailleurs et citoyens en ébullition. Avant-hier, les médecins résidents ont observé un sit-in devant la présidence de la République pour exiger la satisfaction de leurs revendications. Les médecins ont bouclé, en ce 5 juillet, leur 100e jour de grève illimitée.



Les propositions de Djamel Ould Abbès n’ont pas convaincu les protestataires qui se montrent intransigeants, notamment quant à l’abrogation du service civil. Le gouvernement s’y oppose avec la même fermeté, alors que le seul et unique perdant de ce bras de fer n’est autre que le malade. L’autre situation de blocage qui tarde à trouver son épilogue est la grève cyclique des travailleurs des communes. Eux aussi menacent de radicaliser leur mouvement de protestation et n’écartent pas l’éventualité d’organiser une marche à Alger.

La grogne des communaux perdure depuis près de deux mois, sans qu’une solution ne vienne mettre un terme à des débrayages récurrents qui compromettent les affaires courantes des citoyens. Mais la grande difficulté que rencontre l’équipe gouvernementale depuis un certains temps reste la bureaucratie et la corruption, source d’une bonne partie du mouvement de protestation. Des phénomènes qui ne cessent de faire réagir violemment les citoyens et face auxquels les autorités semblent désarmées. C’est le cas notamment des opérations de distribution de logements qui se soldent, à chaque fois, par des contestations d’une extrême violence.

Des émeutes, des actes de saccage et des incendies ont même été enregistrés dans plusieurs wilayas du pays. On croit savoir que des listes de bénéficiaires ont été annulées, ce qui démontre que des cas de fraude et des passe-droits figurent effectivement parmi les heureux attributaires. Les autorités publiques, après avoir fait plusieurs concessions dans le seul souci de maintenir la paix sociale, se trouvent ainsi piégées par une bureaucratie locale dont la carapace est très dure. C’est également le cas pour l’emploi. Les actions de protestation de chômeurs, a-t-on constaté, se multiplient et se propagent. Les mesures et autres dispositifs mis en place par l’Etat, n’arrivent plus à répondre à la demande. Une situation aggravée par le favoritisme et la discrimination, à chaque fois dénoncés par de jeunes désœuvrés et sans horizon. En somme, le gouvernement est tantôt dépassé, tantôt trop rigide dans sa manière de traiter des dossiers qualifiés de chauds, mais dont les retombées affectent directement le citoyen lambda. D’ailleurs, l’on se demande si les autorités publiques disposent encore de cartes d’apaisement à jouer ou préfèrent plutôt attendre l’essoufflement d’une grogne qui va crescendo.

Aomar Fekrache