Logement social : les habitants d’Annaba ferment le cours de la Révolution

Logement social : les habitants d’Annaba ferment le cours de la Révolution

Le célèbre cours de la Révolution d’Annaba ressemble ce dimanche à un véritable champ de bataille. Des membres de dizaines de familles y ont dressé en début de matinée des barricades, enflammé des pneus dégageant des colonnes de fumées noires.

Raison de la colère : la distribution de logements. Ces familles accusent la commission de logements de la Daira d’avoir attribué des logements à des personnes étrangères à Annaba au détriment des habitants de la vieille ville (ex- place d’armes).

« Des gens qui ont récemment squatté des appartements désaffectés, pour la plupart venus des wilaya limitrophes ont pu être satisfaits par la commission, alors que des centaines de familles en attente depuis plus de dix ans sont exclus du prochains quota », explique un des manifestant sur les ondes de la radio nationale dans le journal de 18 h.

Les manifestants refusent de rentrer chez eux et préviennent qu’ils bloqueront la ville si jamais les autorités faisaient la sourde oreille. En dépit des désagréments provoqués par cette manifestation, notamment sur la circulation, la police a refusé d’intervenir, de peur d’envenimer la situation.

Ces manifestations sont récurrentes, mais les autorités n’arrivent pas à y apporter de réponse, d’autant plus que la wilaya d’Annaba est sans chef d’exécutif depuis plusieurs mois. Et d’ailleurs, les manifestants se sont posés la question de savoir pourquoi le ministre de l’intérieur tarde à désigner le successeur de M.Sendid.

Un ministre de l’intérieur qui a l’air de s’en fiche complètement de désigner un wali pour Annaba tout comme pour Relizane et Ain Temouchent, un Premier ministre qui donne lui aussi l’impression de ne pas être concerné par cette question et une population livrée à elle même qui ne comprend pas cette nonchalance des autorités qui s’apparente à un mépris manifeste. D’où ces manifestations de rue quasi quotidiennes dans une ville paralysée par l’absence de gouvernance.