Il y a urgence de réaliser le programme
«Cet état de fait s’explique par l’absence d’assiettes foncières dans ces contrées.»
Il n’est plus besoin de consulter les chiffres et les statistiques, le problème se situe, à l’évidence, ailleurs. Bien que la wilaya ait récemment bénéficié d’un programme de logements (LPL) de 15.500 unités, il devient impérieux de s’interroger sur cette habitude de se complaire dans les faits accomplis d’en priver la moitié de la population. Ce sont, en effet, plus de 20 communes qui n’auront pas accès à ce programme.
Cet état de fait s’explique, selon des informations émanant du directeur du logement et des équipements publics (Dlep), par l’absence d’assiettes foncières dans ces contrées.

D’une part, il y a urgence de réaliser le programme, en effet. Il y a également nécessité de favoriser les communes qui offrent à temps les commodités nécessaires.
Mais aujourd’hui, il devient nécessaire aussi de situer les responsabilités. Les citoyens des communes exclues devraient demander des comptes à leurs élus et aux services concernés. Ce qui, d’autre part, incite à rappeler la nécessaire remise en cause de la gestion des programmes de logements, c’est la dernière visite du premier ministre. Celui-ci a, en effet, consenti une enveloppe financière de 10 milliards de dinars pour l’acquisition des assiettes foncières. Une manne qui devrait profiter à ces communes en mal de foncier afin de les faire bénéficier de ce programme de logement.
Maigre consolation, ces communes, dit-on, sont prioritaires au programme d’aide à l’auto construction. Ce que ne confirme ni les chiffres ni les orientations officielles de répartition de ces logements ruraux qui ne sont pas, doit-on le rappeler, à remplacer les autres formules. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, lors de sa visite n’a pas mentionné que les 5000 aides aux logements ruraux sont destinées à ces communes lésées. Ce ne sont là que des panacées qui servent plus à jeter la poudre aux yeux des citoyens de ces communes que de leur offrir de vraies solutions. L’étape actuelle que vit la wilaya de Tizi Ouzou incite plutôt à dépasser ces annonces tape-à-l’oeil et se mettre à consulter les techniciens compétents.
Il est aujourd’hui de l’avis de tous les intervenants dans le secteur qu’il faut s’attaquer aux vrais problèmes qui empêchent la réalisation de ces programmes de logements.
La wilaya enregistre, en effet, un grand retard dans la réalisation et la livraison des logements dont elle a bénéficié dans le cadre des différents programmes. Sur un total de 27.602 logements alloués entre 1997 et 2013, seulement 7007 ont été réalisés et réceptionnés. Les services de l’Opgi résument les problèmes en un ensemble essentiel.
La nature juridique privée des assiettes foncières qui vient en première position, la faiblesse de l’outil de réalisation, les oppositions des riverains et le manque de main-d’oeuvre sont les plus graves entraves à l’avancée des travaux de réalisation de ces quotas de logements. Des arguments qui se trouvent battus en brèche, car ces dernières années, les pouvoirs publics ont recouru aux entreprises chinoises qui emploient de la main-d’oeuvre chinoise. Un renfort en quantité et en qualité qui n’a pas réussi, hélas, à dynamiser la cadence.
En fait, les efforts des responsables locaux, à leur tête le wali Abdelkader Bouazghi, pour faire avancer le programme ne doit faire oublier que le retard est d’ordre national. L’incapacité des entreprises nationales et celles étrangères déjà sur les chantiers à réaliser le programme a contraint les responsables à aller chercher dans les sociétés du bâtiment américaines, portugaises et autres françaises.
Le défi, pour les élus et services concernés de la wilaya est de profiter de l’expertise de ces dernières pour s’aligner à la norme nationale. Le problème de la nature privée du foncier et des oppositions est une question de l’utilité et de l’autorité des lois et de l’argent.
Pour ce dernier, ce sont 10 milliards de dinars qui ont été débloqués pour acheter des assiettes foncières. Les 20 communes qui en sont dans le besoin, en seront-elles encore privées?