L’emploi, le logement, le transport ainsi que bien d’autres secteurs sont touchés par des mouvements de protestation en cette fin d’année.
Une situation qui laisse prédire que le gouvernement procédera à de nouvelles politiques d’apaisement du front social. Pour ce qui est de la grogne sociale, les années se succèdent et se ressemblent.
La rue algérienne ne décolère pas et le front social porte en lui un vent de mécontentement qui ne cesse de souffler. L’année 2013 s’achève en effet sous le signe des mouvements de protestation dans plus d’un secteur. L’emploi et le logement sont les deux secteurs qui nourrissent la colère des citoyens toujours en attente d’une vie meilleure et d’une concrétisation des discours politiques.
Alors que le Premier ministre continue son périple à travers le territoire national dans le cadre de la mise en œuvre du programme du président de la République, les différentes régions du pays persistent à exprimer leur malaise social régulièrement. Aujourd’hui, un mouvement de protestation des recrutés du préemploi est prévu pour appeler les autorités publiques à revoir leur copie de création d’emploi. L’injustice, le caractère «exploiteur» ainsi que l’éphémérité des dispositifs de l’emploi mis en place sont en effet contestés et il est réclamé le droit à un travail.
Malgré les budgets colossaux déployés dans le cadre des dispositifs Anem et Ansej, le secteur de l’emploi peine à contenir les chômeurs, diplômés pour leur majorité, et trouver au moins une petite stabilité pour ceux qui se sont déjà casés dans le marché du travail. Outre ce reflet de la fragilité de l’économie nationale qui est le chômage, la crise du logement reste à elle une préoccupation sensible pour la société algérienne.
Ces derniers jours, la protestation des citoyens a pris une ampleur notamment dans la capitale. Les émeutes de la localité de Baraki a eu l’effet boule de neige, car la perturbation s’est propagée à d’autres quartiers à l’initiative des habitants des bidonvilles, notamment.
Des contestations violentes ont été dans ce sens enregistrées à El Hamiz, Reghaïa, Les Eucalyptus, Cherarba…toutes ces sorties ont pour objectif d’exprimer la lassitude de la précarité et la réclamation du droit au logement. Les habitants des Eucalyptus ont pour leur part dénoncé la dégradation de l’état des routes ainsi que la démission des autorités locales. La tension reste vive dans d’autres régions de la capitale et tout laisse croire à une implosion ou un scénario semblable à celui des émeutes de janvier 2011 si des réponses adéquates ne sont pas données aux préoccupations exprimées.
La flambée des prix qui a pris une nouvelle dimension depuis quelques semaines ainsi que le discours très silencieux des autorités publiques risque d’atiser le feu dans un climat social où la violence peut s’exprimer à tout moment. L’on peut s’attendre donc à de nouvelles politiques d’apaisement…
Yasmine Ayadi