L’officialisation de tamazight a marqué la fin « des commerçants de l’identité »

L’officialisation de tamazight a marqué la fin « des commerçants de l’identité »

TIPASA – Le président du Conseil supérieur de la langue arabe (CSLA), Salah Belaid a assuré, mardi à Tipasa, que la décision du président de la République d’officialiser la langue amazighe a marqué la fin de ce qu’il a qualifié « des commerçants de l’identité », soulignant que les deux langues arabe et amazigh, cohabitent depuis 15 siècles.

« Les langues arabe et amazighe sont complémentaires et cohabitent depuis 15 siècles », et tout autre thèse que celle-ci est « considérée comme éloignée de la réalité algérienne », a indiqué M. Belaid dans une déclaration à l’APS, en marge d’une rencontre sur les « Reformes de 2ème génération des livres scolaires », organisée au centre universitaire de Tipasa.

Il a qualifié la décision du président de la République Abdelaziz Bouteflika d’officialiser la langue amazighe de « noble, courageuse et unique dans l’histoire de l’Algérie indépendante ». « Une décision qui a tiré le tapis sous les pieds des commerçants de l’identité » a-t-il dit, estimant que l’ouverture sur « notre identité est une richesse pour nous ».

« Il n’est nul besoin de rappeler que notre origine est amazighe, comme toutes les populations d’Afrique du Nord, car la fusion dans la langue arabe s’est faite en conformité avec des règles sociales connues » a-t-il, en outre, précisé, assurant que l’arabe est une « langue universelle, et non la propriété de l’Algérie, ou des Arabes ».

Aussi, a-t-il lancé un appel en direction des académiciens et autres spécialistes du domaine, en vue d’un « dialogue au service de l’Algérie, sa culture, son patrimoine, son identité et son union, consacrant le vivre ensemble et la complémentarité ».

M. Belaid, qui a fait savoir, à cet égard, que le développement de l’ONU s’est fait « grâce à sa diversité, sa pluralité et son ouverture sur l’autre », a lancé un appel aux médias en vue de contribuer à consacrer une cohésion positive, au sein de la société. Le dernier colloque sur la cohabitation entre les langues arabe et amazighe a été couronné par des « résultats surprenants », a-t-il ajouté, signalant « un taux de 70% de termes communs entre les deux langues ».

La rencontre, abritée par l’Institut de langue et littérature arabe du centre universitaire « Morsli Abdellah » de Tipasa, a abordé différents axes liés , entre autres, aux exigences de réforme de l’Ecole algérienne et du livre scolaire , selon Adel Lakhdar, président du comité d’organisation.