Douze milliards de dinars, c’est l’enveloppe colossale accordée par l’État pour la prise en charge des contractuels chargés d’encadrer les inscrits à l’Office d’alphabétisation, leur formation et leur dotation en moyens didactiques.
Combat de longue haleine, la lutte contre l’analphabétisme engagée depuis l’Indépendance se poursuit encore et l’Office national, qui a déjà eu le mérite de faire reculer ce phénomène de 22,1% en 2008 à 16,30% en 2013, ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. D’autant plus que le plus dur a été déjà accompli et l’Office national d’alphabétisation et d’enseignement pour adultes se donne jusqu’à 2016 pour éradiquer totalement le phénomène.
C’est du moins l’engagement réitéré, hier, par le DG de L’ONAEA, Abdelhakim Belabed, lors de la célébration de la Journée arabe de l’alphabétisation qui coïncide avec le 8 janvier, date de la création, en 1966, du dispositif régional d’alphabétisation par la Ligue arabe. “Nous sommes décidés à poursuivre, en collaboration avec 7 associations nationales et 600 autres régionales activant dans le domaine, notre combat qui ne relève pas uniquement du ministère de l’Éducation nationale”, soutient en substance le DG de l’office. Et de noter que l’Algérie pourrait être fière de ce qu’elle accomplit dans la lutte contre “ce phénomène qui nuit à la société et à l’économie nationale”. Prenant la parole, le représentant du département de l’Éducation nationale, Saïd Bensalem, inspecteur général, annoncera le lancement, prochainement, du fichier national des alphabétisés.
Un fichier qui regroupera toutes les données des personnes qui ont été “libérées de leur alphabétisation” et qui permettra de mieux cerner les statistiques de l’office. Et pour mieux vulgariser les activités et autres missions de l’ONAEA et permettre aux citoyens de communiquer avec l’office et ses nombreuses annexes en temps réel et de n’importe quelle région du pays, un site interactif, informatif et communicatif sera créé. Cette démarche “vise la promotion de la communication institutionnelle ainsi que l’amélioration et la rentabilisation du service public et le perfectionnement de la gestion financière et matérielle des ressources humaines”, indique l’inspecteur général au MEN.
Ce dernier est revenu au début de son intervention sur l’évolution de la lutte contre l’analphabétisme en Algérie et les bons résultats enregistrés au fil des années, notamment depuis le lancement de la nouvelle stratégie nationale en 2007. Saïd Bensalem dira que la principale raison qui était à l’origine de la propagation du phénomène en Algérie est évidemment le colonialisme français. De 85% pendant le colonialisme, le taux d’analphabètes est passé à 95% à l’Indépendance. “Et depuis 1962 à ce jour, l’État a pris à le bras-le-corps cette lutte et une baisse graduelle est enregistrée d’une année à l’autre”, soutient le représentant du MEN. Et d’ajouter que pas moins de 87% des 599 546 inscrits pour l’année 2013-2014 sont des femmes. Une enveloppe colossale de 12 milliards de dinars a été consacrée pour la prise en charge des enseignants contractuels, leur formation et leur dotation en moyens didactiques. À signaler enfin que la journée d’hier a été l’occasion pour honorer des cadres de l’office admis à la retraite et des apprenants ayant terminé avec brio leur cursus.
M B