Lockerbie : Megrahi renonce à un deuxième appel contre sa condamnation

Lockerbie : Megrahi renonce à un deuxième appel contre sa condamnation

Abdelbaset Ali Mohamed Al-Megrahi, le Libyen condamné pour l’attentat de Lockerbie (Ecosse), a renoncé à un deuxième appel contre sa condamnation, ont annoncé ses avocats vendredi, alors que les médias britanniques s’attendent à sa libération pour raisons médicales.

Le Libyen atteint d’un cancer de la prostate en phase terminale a vu sa santé « se dégrader de façon importante », et a requis auprès du tribunal d’Edimbourg mercredi l’abandon de l’appel contre sa condamnation, a indiqué un porte-parole du cabinet d’avocats Taylor & Kelly.

Le tribunal doit encore confirmer l’annulation de l’appel mardi prochain, a indiqué la justice écossaise.

Les avocats de M. Megrahi avaient multiplié les recours après sa condamnation à la prison à vie en 2001 pour l’attentat sur un vol de la PanAm qui avait fait 270 victimes en 1988 au-dessus de la ville écossaise de Lockerbie.

Outre ce deuxième appel, déposé après un premier perdu en 2002, ils ont déposé le mois dernier une demande de libération pour raisons médicales.

En mai, Tripoli avait sollicité de son côté un transfèrement de M. Megrahi dans une prison libyenne en vertu d’un accord signé entre Londres et la Libye.

Le transfèrement n’est pas possible dans le cas d’un condamné qui aurait encore un appel en cours, selon la législation, a précisé à l’AFP le gouvernement écossais.

La BBC et la plupart des médias britanniques ont rapporté jeudi que le ministre de la Justice écossais Kenny MacAskill devrait « probablement » accorder la libération de M. Megrahi pour raisons médicales dès la semaine prochaine, ce qui devrait lui permettre d’entamer le ramadan auprès de ses proches.

Le gouvernement écossais a souligné qu’aucune décision n’avait encore été prise, mais la visite de Kenny MacAskill la semaine dernière, dans la cellule de Megrahi à la prison de Greenock, près de Glasgow avait nourri les conjectures récurrentes sur sa remise en liberté.

La députée écossaise Christine Grahame, a estimé vendredi que M. Megrahi avait pu subir des pressions pour renoncer à son appel et a appelé à une enquête publique sur la procédure judiciaire qui a conduit à sa condamnation.

« Je crois que M. Megrahi a subi des pressions de certains côtés pour renoncer à son appel », a-t-elle déclaré.

Aïcha Megrahi, l’épouse du Libyen a indiqué jeudi à l’AFP que les autorités libyennes lui avaient déclaré que son mari devrait être libéré « bientôt ».

M. Megrahi a été condamné en 2001 par un tribunal spécial de droit écossais aux Pays-Bas à la prison à vie assortie d’une période de sûreté de 27 ans.

Il a toujours clamé son innocence.

Alors que la plupart des proches des victimes britanniques — qui ne sont pas convaincus de la culpabilité de M. Megrahi — sont favorables à sa libération, les familles américaines ont fait part de leur opposition à son retour en Libye.

Une délégation de sénateurs américains, comprenant notamment John McCain, a déclaré vendredi à Tripoli avoir signifié aux autorités libyennes l’opposition des Etats-Unis à une possible libération du Libyen.

Les relations entre la Grande-Bretagne et la Libye, qui s’étaient extrêmement dégradées après l’attentat, se sont réchauffées ces dernières années grâce au renoncement de M. Kadhafi aux armes de destructions massives en 2003 et après des accords pétroliers.