Lockerbie : Les rapports de santé de Megrahi payés par la Libye ?

Lockerbie : Les rapports de santé de Megrahi payés par la Libye ?

Le gouvernement écossais rejette les accusations selon lesquelles la libération pour raisons de santé d’Abdelbaset al-Megrahi, condamné pour l’attentat de Lockerbie, aurait été prise sur la base de rapports de médecins payés par la Libye.

Selon une information du Sunday Telegraph, le gouvernement libyen aurait payé les médecins qui ont établi le rapport assurant qu’il ne restait à Abdelbaset Ali Mohmet al-Megrahi que trois mois à vivre et qu’il pouvait prétendre à une libération anticipée pour raisons médicales conforme à la loi écossaise. Pour sa défense, le gouvernement écossais a assuré dimanche 6 septembre que le diagnostic des trois médecins payés par Tripoli, dont deux sont Britanniques, était intervenu trop tard pour interférer dans la décision du secrétaire écossais à la Justice, Kenny MacAskill, de libérer le Libyen atteint d’un cancer de la prostate.

« Une estimation raisonnable »

Selon un porte-parole, Kenny MacAskill avait pris sa décision d’après les rapports médicaux établis par « plusieurs » spécialistes concernant l’espérance de vie du Libyen, parmi lesquels deux cancérologues et une équipe de soins palliatifs. « Prenant en compte tous les rapports, le directeur de la santé et des soins du SPS (Scottish Prison Service) a conclu que le diagnostic d’une espérance de vie de trois mois pour le patient était une estimation raisonnable », a-t-il déclaré.

« Pétrole contre Mergahi »

Abdelbaset Ali Mohmet al-Megrahi a été condamné en 2001 à la prison à vie pour son implication dans l’explosion d’un avion de la Pan Am en 1988 au-dessus du village écossais de Lockerbie. Sa remise en liberté accordée le 20 août par l’Ecosse, a suscité un vif mécontentement, en particulier aux Etats-Unis d’où sont originaires la plupart des 270 victimes de l’attentat. Elle a également alimenté les spéculations sur un échange « pétrole contre Megrahi », en particulier sur le fait qu’un accord d’exploration pétrolière d’une valeur potentielle de 15 milliards de livres entre la Libye et la compagnie britannique BP était à l’époque dans l’impasse