«Les prochaines locales seront à l’épreuve des réformes politiques présidentielles engagées en avril 2011. Les futures Assemblées communales seront régies par le nouveau code communal que les élus locaux contestent.
Les prochaines élections locales seront une mise à l’épreuve des amendements apportés au code communal. Prévues en novembre prochain, ces municipales surviennent dans un contexte très particulier. Premièrement, les réformes politiques engagées par le président de la République qui laissent prévoir la réorganisation et l’amélioration entre les élus locaux et leurs concitoyens. Deuxièmement, les futurs élus locaux s’appliqueront à la loi n° 11-10 relative à la commune (code communal de 2011). Aussi, ces réformes devront consacrer le principe de la représentativité féminine dans les Assemblées communales élues ainsi que celui d’écoute et de concertation autour des préoccupations de la population. Le tout dans un cadre équilibré, transparent et cohérent basé sur le respect de la loi par les deux parties. Ainsi, les futures Assemblées qui seront élues à l’issue des prochaines locales devront consacrer un taux allant de 20% à 35% pour la représentativité féminine aux Assemblées populaires locales (APC et APW). En d’autres termes, un taux de 30% a été retenu pour un nombre de 35, 39, 43 et 47 sièges à pourvoir, et de 35% pour les municipalités ayant 51 sièges et plus. Il est à relever également que les amendements portés sur le code communal ont provoqué un tollé général chez les élus locaux qui, mécontents, rejettent en bloc certaines dispositions de la cette loi. Ces derniers qui ont contesté le nouveau code communal, ont eu à soulever plusieurs contraintes entravant l’exercice de leurs fonctions. Estimant que le nouveau code consacre une large autorité et pouvoirs aux commis de l’Etat (walis et chefs de daïra), les maires se voient «incapables» d’assumer les responsabilités et les missions qui leur sont attribuées surtout qu’ils sont dessaisis de tout pouvoir décisionnel. L’échec et la défaillance dans la gestion des affaires communales, dont la responsabilité n’est pas à mettre sur le dos des élus à eux seuls, se conjugue au pluriel, impliquant ainsi l’administration locale et par extension, les départements ministériels. D’où l’insistance des maires qui ont réclamé à ce que leurs pouvoirs – très limités – soient élargies pour assumer pleinement les missions qui leur échoient légalement. Aussi, l’immunité, le statut particulier et les augmentations de salaires sont également des revendications soulevées par ces élus locaux. Mais, jusque-là, rien n’est encore fait dans ce sens par le ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales. A quatre mois de ces échéances municipales, leur préparation est une autre paire de manches. Le département de Kablia se doit de mobiliser un électorat qui n’a pas manifesté trop d’engouement pour les législatives de mai dernier. Le ministre Ould Kablia, lors d’une rencontre en 2011 qui a réuni les 48 walis, a dressé un tableau peu reluisant de la situation. Kablia qui n’a pas manqué de faire des reproches aux walis, et a insisté sur l’amélioration du rapport administration-élus-citoyens. Pour sa part, Mohamed Talbi, directeur général des libertés publiques et des affaires juridiques au ministère de l’Intérieur a affirmé que ces élections seront l’occasion pour nous de rectifier des dysfonctionnements constatés ici et là et relevés par les observateurs étrangers pour les législatives. «Toutes les missions d’observation des élections dressent des rapports à la fin. Ces rapports contiennent des vérités dont il faudra certainement tenir compte. Nous sommes dans un processus en construction», a-t-il souligné.
Par Yazid Madi