« Les massacres perpétrés par l’OAS sont impardonnables. Cette horde terroriste a commis, en sept mois seulement, 2700 crimes visant 2400 Algériens et 300 français et procédé à plusieurs opérations de plasticage et 2293 explosions ».
La juriste Fatma-Zohra Benbraham l’a affirmé, hier, lors d’une conférence-débat initiée par l’association Machaâl El Chahid. Revenant sur les crimes de l’organisation armée secrète, la conférencière n’a pas manqué de souligner que cette organisation de « malfaiteurs » a redoublé d’atrocité au lendemain de la signature des accords d’Evian. Du 20 mars au 5 juillet 1962, l’OAS, n’a épargné aucune de ses cibles. Elle a bombardé à l’artillerie lourde les habitants de la Casbah d’Alger. Une agression qui s’est soldée par 24 morts et 54 blessés. Sans, toutefois, oublier l’attentat contre le port d’Alger faisant près d’une centaine de morts parmi les dockers. Constituée de jeunes Français s’estimant rejetés par les autorités métropolitaines, l’OAS a semé la terreur au sein de la population d’Alger. Elle a incendié la bibliothèque universitaire d’Alger, le 7 juin 1962, les écoles, les hôpitaux, les caisses de sécurité sociale, les banques. « La signature des accords d’Evian n’a laissé aucun espoir aux partisans de l’Algérie française voulant rester en Algérie. La seule issue était alors de constituer cette organisation, pour se venger et terroriser les Algériens », a souligné Me Benbraham, rappelant que la cicatrice de l’Algérie ne se refermera jamais dans le cœur de la France. Evoquant, le 50e anniversaire de l’accident de Beryl (In Ekker) à 150 km de Tamanrasset, le chercheur en génie nucléaire, Amar Mansouri a souligné que les conséquences de cette catastrophe sévissent jusqu’à présent. Considérée comme un tir de moyenne puissance d’environ 30 kilotonnes, l’explosion du 1er mai 1962 est reconnue, officiellement, comme l’un des plus graves accidents de tout le programme nucléaire français. S’appuyant sur des témoignages fiables, il rappelle que la puissance prévue était de 15 kilotonnes, mais une erreur de réglage dans la disposition de l’engin aurait provoqué un tir de 60 kilotonnes. L’Armée française a effectué dans le cadre de son programme nucléaire 210 explosions, au niveau de trois grands sites : Reggane et In Ekker ainsi qu’en Polynésie. Pour le représentant de l’Organisation nationale des moudjahidine (ONM), Mustapha Cherchali, on ne parlera jamais assez des essais nucléaires et de leurs conséquences. « L’idéal serait d’organiser des journées d’études pour pouvoir mettre les auteurs de ces massacres devant leurs responsabilités », suggère-t-il.
Safia D.