L’ancien ministre de l’Environnement et des Ressources en eau l’avait pourtant promis, il y a de cela plusieurs années. Mais le CET de Oued Fali qui reçoit les déchets d’une grande partie des communes de la wilaya de Tizi Ouzou n’est pas encore doté d’une station de traitement des lixiviats. Le danger est grand pour la santé des populations car faute de cette technique de récupération, les résidus des déchets s’enfoncent dans les profondeurs de la terre pour atteindre, avec le temps, les nappes phréatiques de toute la région. Cette station de traitement des lixiviats qui devait accompagner l’ouverture de ce centre d’enfouissement technique n’a pas été concrétisée mais à son ouverture et conscient du danger que constituent ces résidus liquides qui émanent du stockage des ordures, l’ex-ministre avait promis de doter le CET d’une station de traitement de lixiviats.
Jusqu’à aujourd’hui, seule une information a été donnée par le directeur de l’Agence nationale des déchets (AND) Karim Ouamane, qui intervenait sur les ondes de Radio Tizi Ouzou au sujet de cette station. L’orateur avait en effet affirmé que la procédure d’acquisition a été lancée. Le forum de radio Tizi Ouzou se tenait fin 2016 mais depuis ce jour, aucune nouvelle sur cette acquisition. En fait le danger, lui, plane encore sur les populations qui sont partiellement alimentées en eau potable depuis les forages effectués sur les bords de l’oued Sébaou. Recevant les déchets d’une grande partie des communes de la wilaya, le CET de Oued Fali montre justement des signes d’essoufflement. La nécessité d’ouvrir d’autres CET se fait de plus pressante mais un autre problème attend sur un autre terrain.
Ils sont au nombre de trois, les CET qui sont à l’arrêt à cause de l’opposition des riverains. Evoquant les dangers qu’ils représentent sur leur environnement immédiat, les villageois de Mizrana, de Oued Boubhir et de Aghribs refusent de laisser les entreprises réalisatrices lancer les travaux. Pour autant, les habitants de ces localités ne sont pas foncièrement opposés à ce moyen de préserver l’environnement. Bien au contraire, ils proposent des assiettes comme alternative à celles pour lesquelles ils s’opposent.
Cette volonté de dialogue et de discussion pour trouver un terrain d’entente, ne semble pas intéresser les responsables locaux qui campent sur leurs positions au risque de voir le projet retardé. Toutefois, face à cette situation de blocage, le nouveau wali, Mohamed Bouderbali, semble adopter une approche basée sur le dialogue. L’unique voie, affirment beaucoup de connaisseurs des populations locales, pour débloquer les oppositions. La manière forte d’ailleurs a été essayée mais sans donner de résultats.
Bien au contraire, la situation a dégénéré à Mizrana où les villageois ont incendié le matériel roulant de l’entreprise réalisatrice. Aujourd’hui donc, la situation environnementale se dégrade de plus en plus malgré les efforts consentis par l’ex-wali, Abdelkader Bouazghi, qui a lancé les états généraux de l’environnement pour une grande réflexion sur ce problème. Jusqu’à présent, aucun autre CET n’est lancé et aucune trace de la station de traitement des lixiviats promise.