Le phénomène de la vente des livres scolaires neufs sur le marché informel perdure et cette année encore, depuis plusieurs jours, les marchands ambulants se frottent les mains en comptant sur d’éventuelles pénuries lors de la rentrée du 9 septembre.
A M’dina J’dida, comme dans les marchés hebdomadaires, d’importantes quantités de livres, anciens et nouveaux sont étalés et les parents, de peur d’être pris au dépourvu, ont commencé à faire les achats. Chez ces marchands, les prix, pourtant affichés sur le livre, ne sont pas respectés et la différence est en général de 100 DA, notamment pour les manuels des second et troisième paliers.
Pourtant, au Centre de distribution d’Oran de l’Office national des publications scolaires (ONPS), on rassure que tous les titres seront suffisamment disponibles et que les parents ne doivent pas s’inquiéter et auront même le choix d’aller les acheter chez les libraires conventionnés au nombre de 3 pour la wilaya d’Oran.
Mais cette promesse revient chaque année et les parents ont su à leurs dépends que cela n’est que théorique et ne voulant pas rater le début des cours à leurs enfants, ils préfèrent les acheter plus cher que d’attendre une crise. A M’dina J’dida, le marché du manuel scolaire se revigore et les spécialistes du livre scolaire exposent déjà une gamme variée et pour tous les paliers.
Même si la demande est encore faible étant donné que les parents sont surtout préoccupés par les exigences de Ramadhan, le marché du livre d’occasion deviendra attractif au fur et à mesure que le jour J approche, sachant pertinemment que la culture de l’échange entre camarades n’est pas encore bien ancrée, et ce, en raison de la mauvaise qualité des ouvrages.
Cette activité, née dans des conditions de pénurie vécues dans les années 90, a pris une autre dimension et ce sont des réseaux bien huilés qui l’approvisionnent avec souvent la complaisance de certains chefs d’établissements. Pour rappel, il y a deux ans, un proviseur de Lycée de Relizane a été suspendu de ses fonctions pour avoir écoulé d’importantes quantités de livres sur le marché informel.
Depuis quelques années, l’office régional chargé de la distribution du livre scolaire a approvisionné les établissements à la fin de l’année et selon les besoins exprimés par chaque chef d’établissement et se poursuit tout le long des vacances scolaires pour achever l’opération aux premiers jours de la rentrée scolaire.
Quand aux livres neufs de la dernière édition retrouvés sur le marché, les vendeurs restent réservés et ne veulent pas divulguer leurs sources.
Toutefois, une seule explication est possible : mis à part l’office ou les établissements, ces livres ne sont pas commercialisés et même les quelques libraires qui ont passé des conventions pour la vente de ces livres n’ont aucun intérêt à les écouler en gros car généralement, ils peuvent être repris lors du prochain exercice et les manuels, dont le contenu a changé, sont repris par l’office conformément aux clauses de l’accord. Il y a deux ans, une enquête a été ouverte à Oran au sujet des sources d’approvisionnement du marché informel en livres neufs, et ce, sur injonction de la direction de l’Education.
Cette investigation a été menée, mais les conclusions demeurent inconnues. Les marchands informels sont là et donc, au même titre que toutes les activités spéculatives, le livre attire les convoitises.
K.Z