Littérature : Karima Lazali lauréate du Prix Œdipe des libraires 2019

Littérature : Karima Lazali lauréate du Prix Œdipe des libraires 2019

La psychanalyste et écrivaine algérienne Karima Lazali, est lauréate du prix Œdipe des librairies 2019 pour son ouvrage, paru chez Koukou Editions en octobre 2018,  «Le  trauma colonial,  enquête sur les effets psychiques et politiques de l’offense coloniale en Algérie», annonce un communiqué des éditions parvenu à la rédaction. Les éditions Koukou informent également que la cérémonie de remise du prix aura lieu le samedi 5 octobre, de 14h à 18h, à La Colonie, au 128 rue Lafayette  à Paris.  Parmi les intervenants à cette cérémonie, citons, entre autres, Kader Attia, artiste et créateur de La colonie, Jean-Pierre Peyroulou, professeur agrégé et docteur en histoire,  Pascale Hassoun, psychanalyste, Majid Safouante, psychanalyste. Le groupe de musique Aurélien Hol clôturera la cérémonie. Dans son travail, Karima Lazali aborde, à travers les trois outils que sont la psychanalyse, l’histoire et la littérature, le rapport à la parole, aux peurs et aux censures dans la société contemporaine algérienne; la fabrique de l’illégitimité individuelle et politique comme conséquence majeure de la colonisation;  l’apport de la littérature algérienne pour traiter et soigner des déchirures du collectif et des subjectivités troublées dans la construction des traces mémorielles. Elle tente également de répondre à des questions qui sont restées souvent occulter à l’instar de : Qu’est-ce que l’héritage à l’échelle du collectif ? Est-ce juste une manière passive de recevoir la destruction sur plusieurs générations ? Ou n’est-ce pas plutôt une façon d’écrire cette destruction, quitte parfois à y participer durant de très nombreuses décennies ? Karima Lazali met également en avant le rôle de la littérature dans la réappropriation de la mémoire, tel qu’elle l’a confié dans une interview à l’occasion de la sortie de son ouvrage en 2018 : «La littérature algérienne est née d’un refus de l’asservissement et du meurtre colonial. Elle constitue aussi un véritable témoignage et une mise en récit de ce qui s’est déroulé dans la colonialité comme crime et dessaisissement de la dimension humaine des individus.» Elle ajoute que «d’emblée, cette littérature est animée par le souci de se constituer comme lieu d’archivage et de pensée pour ce qui était pris dans l’effacement. Nous pouvons dire que cette littérature a produit des récits pour les générations à venir afin qu’elles puissent, au sens plein, penser et panser cette histoire», estimant ainsi que «cette littérature a donc été un véritable remède pour l’individu et pour le collectif».