Orascom Télécom Holding (OTH) a proposé aux services des Impôts algériens le paiement de 20% du montant du redressement fiscal qui lui a été notifié et de négocier pour le reste, selon un membre du conseil d’administration, Alex Shalaby, cité par l’agence de presse Reuters.
Orascom aurait ainsi obtenu l’aval des autorités algériennes pour s’acquit-ter de 20% de ses arriérés fiscaux et pénalités en puisant de ses fonds propres en Algérie, a précisé ce responsable. Cependant, cette option est toujours en négociations, a-t-il souligné.
Par ailleurs, OTH, dans un communiqué rendu public hier, a annoncé avoir obtenu une renonciation de créances pour un mois de la part de ses créanciers. L’entreprise cherche par tous les moyens de sortir d’une situation financière délicate induite par son différend avec le Fisc algérien.
Le redressement fiscal notifié par cette administration commence à peser lourdement sur la situation financière de cette entreprise. OTH est confrontée à un grave problème de liquidités. Elle se tourne vers ses actionnaires pour lever quelque 800 millions de dollars. Hier, cette opération a été soumise à l’approbation des concernés, lors d’une réunion qui s’est tenue au Caire.
Le Groupe égyptien a indiqué dans une déclaration rendue publique que la somme qui sera levée sera consacrée à répondre « aux besoins en liquidités de l’entreprise s’il n’y a pas de solution immédiate dans le litige fiscal en Algérie ». OTH est sous le coup d’un redressement fiscal qui dépasse les 600 millions de dollars.
Il lui a été notifié il y a environ une année, avait fait savoir le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, il y a quelques jours, lors d’une conférence de presse organisée en marge de la tripartite. Il avait souligné qu’OTH ne pourra pas transférer les dividendes tant qu’elle ne se serait pas acquittée de sa dette auprès du Fisc algérien.
La filiale algérienne de ce groupe, Djezzy, représenterait, pas moins de 30% du chiffre d’affaires d’OTH. En septembre dernier, l’agence américaine de notation Standard & Poor’s (S&P) avait déjà anticipé sur les difficultés actuelles d’OTH en annonçant qu’elle la plaçait sous surveillance négative.
Filiale de McGraw-Hill qui publie des analyses financières sur des actions et des obligations, S&P est l’une des trois principales sociétés de notation financière avec ses concurrents Moody’s et Fitch Ratings.
La mise sous surveillance négative est utilisée par les agences de notations pour indiquer que la dette de la société est sous surveillance et que sa note pourrait changer. Standard & Poor’s explique cette mise sous surveillance par les difficultés rencontrées par OTH dans le rapatriement de ses dividendes à partir de l’Algérie.
Les responsables de OTH se sont plaints, en date du 25 août dernier, à l’occasion de la présentation de ses résultats trimestriels, de ne pas pouvoir disposer auprès des autorités algériennes d’autorisation nécessaire pour le transfert de leurs dividendes de l’ordre de 580 millions de dollars de réalisés en 2008. Standard & Poor’s est de nature à mettre à mal OTH.
« Le retard dans la réception des dividendes en provenance d’Algérie pourrait provoquer des tensions sur les liquidités pour les besoins d’investissements substantiels dans des opérations plus récentes dans le portefeuille d’OrascomTélécom, comme au Canada, ou le paiement d’intérêts et d’autres appels de fonds au niveau de l’entreprise mère », avait expliqué S&P.
La situation d’OTH n’a pas avancé depuis -puisqu’elle attend toujours le quitus des autorités fiscales- pour pouvoir rapatrier leurs dividendes de l’Algérie.
Le Groupe égyptien de téléphonie mobile rappelait que sa filiale algérienne, Orascom Télécom Algérie (OTA) avait déposé un dossier de transfert de dividendes auprès des autorités concernées en juillet 2008.
Yasmine Idjer