Pour la secrétaire générale du Parti des travailleurs plusieurs formations politiques ont acheté des listes de candidature par milliers. Louisa Hanoune a relevé plusieurs «aberrations» durant la période de confection des listes électorales. Selon la patronne du PT qui s’exprimait hier à l’occasion de la clôture de la session ordinaire de son parti, plusieurs partis politiques ont fait appel à «la chkara» pour acheter des listes électorales.
Elle accuse directement le FLN, le RND et surtout… le MPA de Amara Benyounes. Louisa Hanoune cite le cas de la wilaya de Tindouf où le parti ne sera pas présent aux prochaines élections en raison de «la grande trahison». «Le responsable du PT dans la région nous a trahis en vendant la liste du PT au RND», a-t-elle indiqué. La première responsable du PT a relevé plusieurs cas de vente de listes de candidature. Selon elle, l’Algérie est entrée dans la phase de décomposition politique en raison de l’utilisation de «l’argent sale à des fins politiques». D’ailleurs, Louisa Hanoune n’a pas hésité à qualifier le processus des réformes engagées par le président de la République de «total échec». «Les réformes politiques ont échoué», a-t-elle dit. Le Parti des travailleurs a établi des listes électorales dans 47 wilayas en prévision des élections locales et
1 500 candidats seront en lice. Louisa Hanoune a affirmé que tous les candidats sont des militants du PT et le parti «n’a pas ouvert ses listes aux intrus». Toutefois, la SG du PT a reconnu que lors du dépôt des dossiers de candidature, une dizaine de ses militants ont refusé de se présenter aux prochaines échéances. «On a enregistré au niveau de notre parti un manque d’engouement de la part des militants», a-t-elle précisé.
La conférencière a expliqué que ce découragement est dû à «la décomposition et la pollution politique». Louisa Hanoune a également dénoncé la mainmise des hommes d’affaires dans la vie politique. «Certains hommes d’affaires se sont portés candidats dans le but d’être élus par leurs pairs sénateurs. Ils ont même décidé d’acheter des dizaines de listes dans plusieurs communes», a-t-elle affirmé. Louisa Hanoune, a relevé «un manque d’engouement à la base pour le rendez-vous électoral de cet automne». «Les élections du 10 mai ont donné un coup fatal à la volonté de prendre part au scrutin», a-t-elle déclaré. Elle avance pour preuve «l’absence d’engouement dans la société» et au niveau de la base même du PT qui a «éprouvé quelques difficultés» à confectionner ses listes et rencontré «une résistance extraordinaire de la part de militants qui refusaient d’être candidats, pour avoir perdu confiance dans l’acte de voter». Le PT a justifié sa décision de participer aux élections locales par rapport aux enjeux que pose la situation à l’échelle internationale, régionale et nationale. «Notre participation est dictée par la défense des intérêts généraux de la nation», a-t-elle déclaré. Sur le plan international, Louisa Hanoune a évoqué la question du Mali. «La situation actuelle a démontré que la position algérienne s’est avérée juste et fondée. Nous avertissons contre les conséquences d’une intervention militaire au Mali. Notre pays a pu préserver son unité et sa souveraineté grâce à une lutte implacable contre le terrorisme sans aucune ingérence étrangère», a-t-elle souligné. En conclusion, elle appelle à ne pas «succomber aux louanges des grandes puissances qui ont besoin de cette guerre pour relancer l’industrie de l’armement». Le PT aurait dû être présent dans 550 Assemblées populaires communales (APC) et 45 Assemblées populaires de wilaya (APW), mais «la grande trahison» de Tindouf fera qu’il sera présent dans 528 APC et 43 APW.
Par Mehdi Aït Mouloud
