«Il faut prendre le temps nécessaire pour la préparation de la plate-forme des métiers à haute pénibilité avant de la soumettre aux partenaires…»,a soutenu le nouveau responsable du secteur.
Le débat sera relancé de nouveau. La question des métiers pénibles fera l’objet d’une commission qui sera installée prochainement. «La commission relative aux métiers à haute pénibilité sera installée prochainement», a précisé le ministre de l’Emploi, du Travail et de la Sécurité sociale Mourad Zemali en marge de la rencontre nationale des directeurs des structures de l’Agence nationale de soutien à l’emploi de jeunes (Ansej) et de la Caisse nationale d’assurance-chômage (Cnac). Le ministre a souligné l’importance du travail technique et scientifique que nécessite ce dossier, appelant à «ne pas précipiter» les choses concernant cette question.
Le nouveau responsable du secteur soutient, qu’ «il faut prendre le temps nécessaire pour la préparation de la plate-forme des métiers à haute pénibilité avant de la soumettre aux partenaires pour examen et enrichissement». Cette mission promet un véritable casse-tête chinois pour le département du travail. Les syndicats des différents secteurs d’activités vont revenir à la charge pour exiger leur intégration dans la liste des métiers pénibles. Il n’y a pas que les cheminots et les travailleurs des mines et ceux du Sud qui réclament ce statut. Ceux de l’éducation, de la santé et de l’administration réclament leur classification dans cette fameuse liste.
Mourad Zemali a hérité d’une vraie bombe à retardement. Le dossier de la retraite a provoqué la colère du monde des travailleurs. Des manifestations, des sit-in ont été organisés presque au quotidien par les différents syndicats autonomes pour faire pression sur le gouvernement. La décision du président de la République portant sur le report de l’application de la décision jusqu’à 2019 a calmé un tant soit peu les esprit, sans pour autant convaincre les syndicats à renoncer à la protesta. La Centrale syndicale de l’Ugta sera également interpellée de partout pour intervenir. Entre le gouvernement qui tient à sa décision et les pressions du monde des travailleurs, l’Ugta ne saura plus où donner de la tête. Par ailleurs et au sujet de la promotion de l’emploi et la lutte contre le chômage, le ministre a précisé que le Plan d’action du gouvernement visait à «renforcer l’investissement dans les secteurs créateurs d’emplois tels que l’agriculture, l’industrie, le tourisme et l’artisanat».
Concernant la contribution des dispositifs publics de promotion de l’emploi, qu’il s’agisse d’emploi salarié ou de la création d’activités par les jeunes promoteurs et les chômeurs porteurs de projets, Mourad Zemali a précisé que le gouvernement orientera ses efforts notamment vers «la poursuite de la modernisation et du renforcement du service public d’emploi et l’amélioration des synergies entre les différents intervenants dans la gestion du marché de l’emploi, en favorisant le rapprochement entre l’offre et la demande de travail». Dans ce cadre, il a fait savoir que l’objectif assigné à l’Anem pour l’exercice 2017 prévoyait «le placement de 400 000 demandeurs d’emploi, l’insertion de 44 200 jeunes primo demandeurs dans le cadre du dispositif d’aide à l’insertion professionnelle (Daip) et le recrutement de 30 000 jeunes primo demandeurs dans le cadre du Contrat de travail aidé (CTA)».
Mourad Zemali a appelé les responsables de l’emploi à «renforcer la relation avec les secteurs formateurs pour encourager les profils qui peuvent déboucher sur la création d’activités et orienter la création d’activités vers la prise en charge des besoins locaux pour une meilleure contribution au développement local». Il a insisté sur l’action de «renforcer l’accompagnement post-création pour soutenir les microentreprises créées et suivre l’application des dispositions de l’article 87 du Code des marchés publics qui prévoit la réservation de 20% de la commande publique au profit des jeunes promoteurs et des chômeurs promoteurs».
Mourad Zemali a annoncé qu’un projet d’élaboration d’une cartographie des activités et des métiers est en cours pour faciliter la création de microentreprises, en sus du projet d’élaboration d’une plate-forme et d’un annuaire sur les start-up en vue de créer un partenariat entre ces entreprises. Un accord de coopération entre l’Ansej et la Cnac a été signé lors de cette rencontre pour notamment éviter que les bénéficiaires n’accèdent aux deux dispositifs à la fois.