Par Kharroubi Habib.
Depuis cependant le prix du baril a grimpé jusqu’à frôler les 80 dollars, sans que cela soit annonciateur du grand emballement annoncé. Il y a en effet que les craintes soulevées dans les milieux pétroliers par la sommation américaine ont été calmées par l’annonce faite par les autorités saoudiennes de la disponibilité de leur pays à augmenter sa production pétrolière pour éponger le déficit de l’offre qu’un tel contexte pourrait entraîner. Ryad qui ne peut que satisfaire la guerre économique totale déclarée par Donald Trump a positivement répondu à la demande qu’il lui a adressée de faire cette annonce pour rassurer les marchés pétroliers.
Les Etats-Unis veulent certes imposer une fermeture totale du robinet iranien, mais pas qu’elle s’accompagne d’une flambée des prix sur les marchés. Mission a été donc dévolue à la monarchie pétrolière arabe de faire cavalier seul et ne plus s’estimer tenue au respect des décisions de l’OPEP.
Tout en visant à asphyxier la République islamique avec l’intention que cela aura pour conséquence l’effondrement de son régime, Donald Trump est également dans celle d’en finir avec le cartel pétrolier qu’il estime poursuivre une politique contraire aux intérêts de l’Amérique en la matière. L’Arabie Saoudite qui a tout à gagner avec des prix du pétrole approchant la barre des 100 dollars et allant même au-dessus fera néanmoins ce que Donald Trump lui a demandé. Ryad subordonne en effet tous ses actes et initiatives à l’impératif que les Al Saoud se sont fixé : celui d’abattre le régime iranien et de mettre fin aux prétendues ingérences iraniennes dans le monde arabe.
La guerre économique déclarée à l’Iran par l’Amérique en collusion avec la monarchie wahhabite est préparatoire à celle militaire qu’envisage l’axe anti-iranien qu’ont formé Washington, Tel-Aviv et Ryad. Celle-ci se produira inéluctablement quand apparaîtront en Iran les signes indicateurs que la population iranienne lasse de la situation provoquée par les sanctions économiques en viendrait elle-même à vouloir un changement de régime. L’agitation contestatrice qui a secoué le fameux bazar de Téhéran il y a quelques jours a probablement conforté l’axe en question dans sa résolution d’en finir par tous les moyens avec la République islamique et à accentuer la pression internationalement pour que cet objectif soit accepté comme étant rendu « inévitable et indispensable » pour un retour à une situation moins conflictuellement imprévisible au Moyen-Orient.