L’Iran défie Donald Trump avec son nouvel avion de combat

L’Iran défie Donald Trump avec son nouvel avion de combat

Téhéran pourrait enfin présenter son nouvel avion de combat prêt à être mis en service. Mais la priorité de l’Iran reste le développement de son programme de missiles balistiques.

Cinq ans après dévoilé son nouvel avion de combat (ou une maquette), l’Iran va-t-il enfin présenter mercredi un appareil prêt à rentrer en service ? « Nous présenterons un avion lors de la Journée nationale de l’industrie de la défense et les gens le verront voler (…) », a annoncé samedi le ministre de la Défense. Selon le général Amir Hatami, une démonstration de vol de ce nouvel avion de combat aura lieu pendant cette journée, qui est prévue le 22 août. L’Iran a développé ce programme pour répondre aux « menaces » d’Israël et des Etats-Unis. Jusqu’ici l’armée de l’air iranienne ne possède que quelques dizaines de chasseurs de fabrication russe ou américaine, acquis avant la révolution islamique de 1979.

Un avion déjà présenté en 2013

En 2013, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad avait déjà dévoilé un nouvel avion de combat présenté comme « l’un des plus avancés du monde », à l’occasion des cérémonies marquant le 34e anniversaire de la révolution islamique de 1979. Cet appareil aux formes futuristes, baptisé « Qaher-313 » (« Conquérant 313 »), a été « conçu et réalisé par les ingénieurs iraniens » et « figure parmi les avions de combat les plus avancés du monde », avait alors affirmé Mahmoud Ahmadinejad cité par les médias iraniens lors de cette inauguration. Il était présenté comme étant de 5ème génération, c’est-à-dire disposant d’une faible signature radar. Mais cet appareil n’était alors, semble-t-il, qu’une maquette.

En mars 2017, le ministre iranien de la Défense, le général Hossein Dehqan, avait brièvement évoqué le Qaher 313, en indiquant, sans donner plus de précisions, que l’appareil était prêt pour des tests. Un mois plus tard, les autorités iraniennes ont diffusé les images d’une nouvelle version de cet avion, à l’occasion du cérémonie militaire à laquelle a assisté le président Hassan Rohani. Ce dernier avait affirmé que « le renforcement de la capacité des forces armées iraniennes a pour but de défendre le pays ».

Nouveau conflit américano-iranien

Donald Trump a ouvert la voie au rétablissement des sanctions en dénonçant en mai l’accord international de 2015 sur l’encadrement du programme nucléaire iranien, que les Etats-Unis avaient pourtant signé. Le président américain reproche à cet accord de ne pas aborder les ingérences de la République islamique dans les conflits du Moyen-Orient, ni son programme balistique. Ce programme est effectivement une question épineuse avec les grandes puissances, particulièrement les Etats-Unis, mais Téhéran estime qu’il est crucial pour ses capacités défensives dans une région instable.

« Notre priorité absolue est le développement de notre programme de missiles. Nous sommes bien placés dans ce domaine, mais nous devons le développer », a déclaré le général Hatami, cité par l’agence de presse Fars.

Enfin, le contre-amiral Hossein Khanzadi, commandant de la marine iranienne cité par l’agence Tasnim, a quant à lui annoncé que les essais côtiers et maritimes du système de défense à courte portée Kamand avaient été menés à bien et qu’un navire en serait bientôt équipé. D’une façon générale, le général Hatami a affirmé que le programme de  défense iranien était motivé par le souvenir des attaques aux missiles dont son pays avait été la cible pendant la guerre contre l’Irak (1980-1988), ainsi que par les menaces répétées d’Israël et des Etats-Unis, qui répètent que « toutes les options sont sur la table »quand il s’agit de traiter avec l’Iran.

« Nous avons appris pendant la guerre (Iran-Irak) que nous ne pouvions compter que sur nous-mêmes (…) et que personne ne ferait preuve de clémence envers nous », a souligné Amir Hatami. « Nos ressources sont limitées », mais « nous mettons à niveau nos missiles en fonction des menaces et des actions de nos ennemis, comme moyen de dissuasion ou de riposte dévastatrice », a-t-il expliqué.