Les quatre syndicats reconduisent ce matin leur mouvement de grève de trois jours renouvelables. L’Intersyndicale s’élève contre les déclarations des responsables de la tutelle, de parlementaires et de la SG du Parti des travailleurs.
La guerre des déclarations continue entre le ministère de la Santé et les différents partenaires sociaux. L’Intersyndicale de la santé a tenu, hier au siège de l’Unpef, un point de presse “pour mettre les points sur les i” et apporter des éclaircissements, voire des vérités sur tout ce qui se dit par rapport à la protestation des quatre syndicats.
C’est ce qu’explique d’emblée le porte-parole de l’Intersyndicale et d’enchaîner avec le taux de suivi de la grève annoncé par la tutelle. Cette dernière a soutenu que seuls 25% des professionnels ont suivi le mot d’ordre de grève alors que les syndicats parlent d’une mobilisation qui a atteint les 80%. “La mobilisation a été spontanée et unanime car tous les professionnels connaissent la situation du secteur qui est en constante dégradation”, note Khaled Keddad.
Et d’insister sur les propos contradictoires de la tutelle : “D’un côté, la tutelle charge la population contre les professionnels qu’elle accuse de ne pas assurer le service minimum et d’un autre, elle minimise le taux de suivi de la grève à 25% ! Que faisaient donc les 75% qui n’ont pas répondu à l’appel de l’Intersyndicale ?” Pour Keddad du Snapsy, “s’il y a des cas précis, il faut les signaler par un rapport ou déposer une plainte”. Abondant dans le même sens, le docteur Yousfi tranche : “Je tiens à rassurer la population en soutenant que le service minimum est largement assuré par les professionnels qui dépendent de nos syndicats.”
Le responsable du Snpssp expliquera que depuis le début de la protestation qui remonte à une décennie, le service minimum est assuré par les syndicats de façon unilatérale. La tutelle ne s’en soucie pas et ne s’implique pas, comme le précise la législation régissant les conflits de travail. Conformément aux dispositions de la loi, c’est l’employeur qui devrait se soucier du service minimum et se réunir avec les contestataires pour en débattre, “mais le ministère de la Santé ne l’a jamais fait”.
Il révélera, à ce propos, que le SDF retrouvé mort au CHU Mustapha-Pacha n’a pas été abandonné en raison de la grève et par manque de service minimum, “c’est un citoyen qui l’a découvert et il était déjà décédé et des journalistes qui étaient sur place pour couvrir le sit-in des paramédicaux en sont témoins”. Intervenant à son tour, le docteur Merabet dénoncera énergiquement les déclarations de la SG du PT et de certains parlementaires par rapport à la grève et la manipulation des syndicats par la CIA et des ONG internationales. “Nous ne pouvons accepter que notre dignité soit bafouée. Nous n’avons de leçons à recevoir de personne. Tata Louisa n’a qu’à remettre ses dossiers à la justice et se taire”, soutient le responsable du Snpsp.
Et de demander : “À ceux qui ne se sont pas manifestés pendant les pénuries de vaccins de parler s’ils veulent apporter des solutions, sinon qu’ils se taisent.” Pour M. Merabet, la situation est claire : “Certaines parties veulent casser la santé publique au profit du privé.”
M B