L’intersyndicale interpelle le Premier ministre

L’intersyndicale interpelle le Premier ministre

«Nous maintenons nos revendications sur la retraite, le Code du travail et le pouvoir d’achat», a indiqué l’intersyndicale autonome dans son communiqué en invitant le gouvernement à ouvrir le dialogue avec tous les syndicats.

Elle revient à la charge. L’intersyndicale remet sur le tapis ses revendications. Après une pause, les 16 mouvements autonomes affiliés à l’intersyndicale ont interpellé le gouvernement à assumer ses responsabilités sur les dossiers qui minent le front social. Dans un communiqué rendu public hier, l’intersyndicale a réitéré sa détermination à défendre les acquis sociaux. «Nous maintenons nos revendications sur la retraite, le Code du travail et le pouvoir d’achat», a indiqué l’intersyndicale dans son communiqué en invitant le gouvernement à ouvrir le dialogue avec les syndicats autonomes.

Lors d’une réunion tenue le 15 juillet dernier au siège de l’Unpef, l’intersyndicale a passé en revue plusieurs questions, entre autres le Plan d’action du gouvernement. Sur ce point, elle relève un flou dans la politique du gouvernement, concernant les questions syndicales et les acquis sociaux, tout en relevant une volonté d’abandonner la protection sociale et les subventions au profit des familles démunies. L’intersyndicale qui a mené une bataille pour forcer la main au gouvernement et l’amener à revenir sur ses positions en annulant la nouvelle loi sur la retraite, ne décolère pas, et ce, malgré l’intervention du président de la République qui a décidé de surseoir à l’application de cette décision. Les syndicats autonomes comptent même adresser un courrier au Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, pour prendre en charge les dossiers en suspens. «Nous allons adresser un courrier au Premier ministre pour le mettre au courant des problèmes posés et demander la concrétisation de sa politique de dialogue à travers une audience avec l’intersyndicale. Une sorte de rencontre bilatérale avec le gouvernement», affirme Messaoud Boudiba, porte-parole du Cnapeste. L’appel tombe au moment opportun. Sachant que le patron du gouvernement est déterminé à déverrouiller le front social en s’attaquant à tous les dossiers chauds, l’intersyndicale saisit l’occasion pour obtenir gain de cause. Elle invite le gouvernement à faire preuve de bonne volonté pour désamorcer les dossiers qui minent le front social à travers un large dialogue. Dans le cas où aucune action n’a été engagée dans ce sens, l’intersyndicale promet une rentrée sociale brûlante. Elle a appelé, à ce propos, les travailleurs des différents secteurs à se mobiliser davantage autour des syndicats pour défendre leurs acquis. Cet appel complique davantage la tâche au Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune.

Ce dernier qui est sur tous les fronts, sera appelé à intervenir sur des dossiers plus sensibles, à savoir la retraite, le Code du travail et le pouvoir d’achat. Une mission qui est loin d’être un simple exercice. Devant la situation économique du pays marquée par le recul des ressources financières et le déficit dont souffre la Caisse nationale des retraites (CNR) et les difficultés de la Cnas à assumer les charges, et face à une intersyndicale qui risque d’embraser le front social à la veille de la rentrée, Abdelmadjid Tebboune se retrouve sérieusement entre deux feux. D’ailleurs, la fameuse commission chargée de définir la liste des métiers pénibles n’a toujours pas vu le jour. Le gouvernement appréhende sérieusement ce dossier. «La commission relative aux métiers à haute pénibilité sera installée prochainement», avait assuré le ministre de l’Emploi, du Travail et de la Sécurité sociale Mourad Zemali, en marge de la rencontre nationale des directeurs des structures de l’Agence nationale de soutien à l’emploi de jeunes (Ansej) et de la Caisse nationale d’assurance-chômage (Cnac). D’ailleurs, le nouveau responsable du secteur a soutenu qu’ «il faut prendre le temps nécessaire pour la préparation de la plate-forme des métiers à haute pénibilité, avant de la soumettre aux partenaires pour examen et enrichissement». Une mission qui promet un véritable casse-tête chinois pour le gouvernement. Cette question va relancer le feuilleton des grèves cycliques qui paralysent les différents secteurs d’activité.