Lors du Conseil des ministres tenu dimanche dernier, le Président Bouteflika a assuré la participation des nouvelles formations politiques aux prochaines élections législatives malgré l’opposition de certains qui voulaient convaincre le chef de l’Etat d’opter pour des législatives anticipées, ce qui sera une exclusion pour les nouveaux partis, donc moins de concurrence, a-t-on appris de sources bien informées.
Cependant, ces partis n’ont toujours pas reçu l’accord du ministère de l’Intérieur au moins pour tenir leur congrès constitutif avant de passer à l’étape de l’agrément, a-t-on appris auprès des sources partisanes. Alors que les élections législatives devraient être organisées dans moins de six mois.
Dans ce cadre, le gouvernement ne prévoit pas de délivrer les agréments pour de nouvelles formations politiques avant la fin de la session actuelle du Parlement, donc, la question de l’agrément pourra intervenir en février, ce qui est un moment très important pour les nouveaux partis. Lundi, le ministre de l’Intérieur qui s’exprimait en marge de son intervention au Conseil de la nation à l’occasion de la présentation du projet de loi sur les partis politiques, dira qu’au moins 15 nouvelles formations ont déposé des demandes d’agrément.
Mais est-ce que ces nouvelles formations politiques pourront être au rendez vous des prochaines échéances électorales ? Pour le ministre : «Si elles ont des dossiers complets, pourquoi pas ?» avant d’affirmer qu’il n’était pas dans l’intérêt du gouvernement de faire attendre les nouvelles formations politiques avant de leur accorder un agrément.
Cependant, du côté de ces partis, la situation est très complexe, car l’Intérieur n’a pas encore autorisé l’organisation des congrès constitutifs, comme étape principale avant l’agrément puis aller vers la campagne électorale. Dans ce cadre, il y a le cas de Djamel Benabdeslam, ancien secrétaire général du parti islamiste El Islah, qui a lancé le 8 octobre à Alger, le Front de l’Algérie nouvelle. Il a déposé au niveau du département de l’Intérieur le dossier portant demande d’agrément le 13 novembre dernier et attend toujours une réponse. Joint hier par téléphone, M. Benabdeslam a affirmé que son dossier est «complet et remplit toutes les conditions» mais il n’a toujours pas reçu l’aval de l’Intérieur pour tenir le congrès constitutif. Selon notre interlocuteur, malgré la déclaration du Président dans laquelle est affirmée la participation des nouveaux partis politiques aux prochaines échéances électorales, il y a le «problème de temps» pour que ces partis puissent se préparer à ce rendez- vous, à commencer par l’organisation du congrès constitutif, l’agrément et élaborer les listes électorales.
Interrogé sur les chances de sa formation politique de participer aux prochaines législatives, l’ex-SG d’El Islah affirme la détermination de son parti à participer à ces élections, ajoutant que «le parti a déjà ses délégués au niveau des 48 wilayas tout en assurant la participation des femmes».
S’agissant de la présence des observateurs étrangers lors des prochaines élections, il a expliqué que tout l’enjeu est dans le nombre et la présence au niveau des 48 wilayas, en particulier pour ce qui est des représentants de l’Union européenne.
Il est à souligner que ce parti n’est pas le seul, car la liste des partis qui attendent le feu vert de Ould Kablia est très longue.
On peut citer l’Union pour la démocratie et la république (UDR), qui a annoncé le 1er octobre son désir de participer aux prochaines élections, dans l’attente de l’approbation du ministère de l’Intérieur. Le parti a soumis sa candidature il y a cinq ans. Son secrétaire général Amara Benyounès avait même affirmé que «l’UDR est prêt à organiser un nouveau congrès constitutif si nécessaire».
Il y a aussi le cas de Tahar Benbaibeche, ancien secrétaire général du RND, dirigé par le Premier ministre Ahmed Ouyahia. Ce dernier a annoncé le 1er octobre la création d’un nouveau parti, «Hizb el fadjr el jadid». Ce parti se revendique du courant nationaliste républicain.
Appartenant à la même famille politique, Khaled Bounedjma a lancé le FNJS (Front national pour la justice sociale).
Du côté des islamistes, deux personnalités ont annoncé la création de leurs propres partis : il s’agit de Abdallah Djaballah qui a lancé le Front pour la justice et le développement (FJD) au mois de juillet dernier, et Abdelmadjid Menasra, dissident du Mouvement de la société pour la paix (MSP) qui a également créé son parti, appelé (El Taghyir).
Par Nacera Chenafi