A l’occasion du 4e forum euroméditerranéen de l’énergie, organisé jeudi dernier à Barcelone, en Espagne, le rôle du projet Medgaz dans l’alimentation de l’Europe en gaz a été au centre des débats. En effet, la compagnie espagnole des hydrocarbures, Cepsa, actionnaire dans ledit projet et la Commission nationale de l’énergie (CNE, Espagne), ont appelé à l’accélération de l’interconnexion de gaz entre l’Espagne et la France. Dans le but de rentabiliser les 900 millions d’euros investis dans la construction du gazoduc sous-marin Medgaz qui doit relier l’Algérie à l’Espagne à partir du deuxième semestre de l’année en cours. Intervenant à l’ouverture de cette rencontre régionale, le premier responsable du groupe Cepsa, M. Santiago Bergareche, a souligné, dans ce sens, la nécessité d’«accélérer» l’extension des infrastructures gazières françaises pour augmenter les connexions entre le Nord et le Sud de l’Europe.
Pour sa part, la présidente de la CNE, Maite Costa, citée par l’APS, a indiqué que la logique de la construction du gazoduc Medgaz, «est liée à l’interconnexion de la France, ajoutant que ce projet améliore non seulement la garantie d’approvisionnement de l’Espagne et de la France en gaz mais aussi celle de toute l’Europe».
Medgaz est une excellente preuve de la coopération entre le Nord et le Sud de la Méditerranée et de nos intérêts communs», a-t-elle assuré. Long de 1 050 km, dont 550 km sur le territoire algérien, ce gazoduc, d’une capacité initiale de 8 milliards de m3/an, extensible par la suite à 16 milliards de m3/an, devrait coûter 900 millions d’euros. Le projet est dirigé pour rappel par un consortium composé des compagnies Sonatrach (36% du capital), l’espagnole Cepsa (20%), Endesa (12%), Iberdrola (20%) et Gaz de France (12%). La Banque européenne d’investissement (BEI), qui a qualifié ce projet de «stratégique» permettant de «renforcer la stabilité de l’approvisionnement énergétique de l’Union européenne», a annoncé récemment à Bruxelles qu’elle allait accorder au consortium Medgaz un prêt de 500 millions d’euros pour la réalisation de ce projet.
Une lettre d’intention a été dans ce signée, dans ce sens, hier, entre les deux parties, à Barcelone. Outre le projet Medgaz, les participants, qui ont pris part au forum, ont débattu globalement de la coopération régionale, la sécurité d’approvisionnement, le financement de projets, les nouvelles infrastructures et interconnexions, la régulation et les énergies présentes et futures. Présentant cette rencontre régionales, le directeur général du Club espagnol de l’énergie, Juan Bachiller, a souligné la «nécessité de coopération» entre les deux rives de la Méditerranée, en précisant que le «Nord ne peut concevoir le Sud comme un simple fournisseur. Cela n‘est pas la base de la coopération». Il a plaidé, en revanche, pour le renforcement de la relation entre les deux parties sur la base des «intérêts mutuellement partagés».