La prise en charge des autistes demeure « insuffisante » en Algérie, a estimé, jeudi à Sétif, le Pr. Mahmoud Ould Taleb, chef du service de pédopsychiatrie de l’hôpital Hocine-Drid d’Alger.
Intervenant lors d’une journée d’étude organisée à l’Etablissement hospitalier spécialisé (EHS) en psychiatrie d’Ain Abbassa, près de Sétif, sur « l’autisme, diagnostic et prise en charge », le Pr. Ould Taleb a considéré qu’il était « temps d’accorder un intérêt soutenu à la prise en charge et au suivi de cette maladie ».
Estimant à 150.000 le nombre d’autistes recensés en Algérie, le même spécialiste a souligné que les 7 centres spécialisés actuellement ouverts en Algérie étaient « loin de suffire à la prise en charge de ces malades, notamment lorsqu’il s’agit d’enfants et d’adolescents ».
Il a ajouté qu’avec « un nouveau cas, en moyenne, par semaine, il faut prévoir 36 centres ou services spécialisés ».
Il a également fait état de l’absence de formation de ressources humaines (paramédicaux et infirmiers) aptes à prendre en charge ces malades, d’autant que 1.600 nouveaux cas ont été enregistrés en 2013 en Algérie.
Pour le Pr. Ould Taleb, le diagnostic précoce de l’autisme, avant l’âge de 2 ans, ainsi que le suivi, permettent d’aboutir à des résultats positifs « pour au moins 50 pour cent des cas ».
De son côté, le Dr Abbès Tayeb, de l’EHS d’Ain Ababssa, a mis l’accent sur le rôle de la famille dans la prise en charge de l’enfant autiste, en particulier la mère, principal accompagnateur.
Mohamed Kebbachi directeur adjoint de l’EHS a indiqué pour sa part que la famille est « associée, dans cette structure, à la prise en charge de 500 autistes suivis par les médecins spécialisés de l’établissement ».
