En proie à des grèves cycliques depuis plusieurs mois, l’entreprise publique de production et de transformation de bois, Leader Meuble Taboukert (LMT), dans la wilaya de Tizi Ouzou, s’enfonce dans une situation de crise inextricable.
Malgré toutes les solutions préconisées et l’appui financier de la tutelle pour relancer cette EPE employant près de 500 travailleurs, le bras de fer qui oppose d’une manière acharnée la direction de l’entreprise à la section syndicale affiliée à l’UGTA ne fait que durcir.
Dans une lettre rendue publique hier mardi par, le syndicat de l’entreprise interpelle à nouveau le ministre de l’industrie et des mines dont l’intervention est sollicitée pour mettre fin au statu quo qui y prévaut. En dépit d’une grève générale de trois jours, « nous constatons avec regret l’indifférence des autorités compétentes quant à notre situation, marquée notamment par des licenciements abusifs auxquels a procédé la direction », a déclaré un représentant des travailleurs de LMT tout en affirmant qu’une lettre de dénonciation, signée par 360 travailleurs vient d’être adressée au ministre de tutelle.
Au sujet des licenciements, le 16 mars dernier, la Direction de LMT a été désavouée par l’Inspection de travail de Tizi Ouzou dans l’affaire des 20 cadres de l’entreprise licenciés précédemment. Dans sa décision, l’Inspection de travail fait état de « violation des dispositions de la loi 90/14 du 2 juin 1990 relative aux modalités d’exercice du droit syndical, notamment ses articles 53 et 54. » Comme il a été relevé également que « les 20 victimes de la décision de la direction de LMT n’ont pas été auditionnées, ce qui constitue une transgression à plusieurs dispositions de la loi 90/11 du 21 avril 1990 relative aux relations de travail. »

En conséquence, l’Inspection de travail a ordonné à la direction de l’entreprise de « réexaminer la situation et rétablir les 20 cadres de l’entreprise dans leurs droits ».
Sur le plan social, les membres de la section syndicale du leader national du marché du meuble domestique et de bureau, déplorent une situation difficile des travailleurs de l’entreprise qui accusent parfois des retards de 5 mois pour la perception de leurs salaires.