Intervenant à l’occasion d’une journée thématique organisée par l’APW de Tizi Ouzou au sujet de l’urbanisme, l’inspecteur général du ministère de l’Urbanisme, M. Naït Saâda, a révélé que le dispositif d’aide à l’habitat rural sera bientôt revu de manière à mieux l’adapter aux réalités du terrain et à permettre à un nombre plus important de citoyens d’en bénéficier.
“Nous sommes en train de préparer les nouveaux mécanismes de ce dispositif dont il ne reste d’ailleurs que quelques dispositions à finaliser, et ce, dans le but de différencier ces aides en fonction des spécificités de l’opération à réaliser”, a déclaré le représentant du ministère de l’Urbanisme qui précise que le dispositif mis en place jusque-là a quelque peu montré ses limites puisque les citoyens ne réalisent pas tous leurs habitations dans les mêmes conditions.
Ainsi, estime-t-il, le coût de la réalisation n’est pas le même dans tous les endroits et, aussi, la nature de l’opération varie entre la réalisation d’une nouvelle bâtisse, une extension et un confortement.
Désormais, a expliqué le même responsable, le montant de l’aide à l’habitat rural sera fixé sur la base d’une fiche technique qui détermine avec exactitude le coût de l’opération. L’aide à l’habitat rural concernera également, selon le même responsable, la réhabilitation du vieux bâti qui est devenu une véritable préoccupation.

À la journée thématique à laquelle ont pris part tous les présidents d’APC et les services techniques concernés par la question de l’urbanisme, l’inspecteur général au ministère de l’Urbanisme est longuement revenu sur la nouvelle loi 08/15 relative à l’urbanisme et qui redéfinit en profondeur la vocation des instruments de l’urbanisme.
Lors de son intervention, Naït Saâda a expliqué que l’objectif principal de cette loi est d’inciter à l’achèvement des constructions, quel que soit le type de propriété, privée ou publique. “Ce n’est pas sur le plan esthétique, mais plutôt de l’exploitation du parc immobilier”, a-t-il précisé tout en insistant sur le respect des délais de construction qui expose désormais les propriétaires et aussi les promoteurs à des sanctions.
La loi en question fixe également, a-t-il ajouté, les conditions d’exploitation des constructions, les conditions de régularisation de celles qui sont réalisées sans permis de construire et aussi les conditions de refus de la régularisation.
Tout au long de cette journée thématique, les présidents d’APC ainsi que les responsables techniques au sein de ces assemblées locales ont eu à exposer des questions urbanistiques qui donnent un aperçu assez choquant sur la situation de l’urbanisme dans la wilaya de Tizi Ouzou.
À ce titre d’ailleurs, le président d’APW a expliqué que “l’évolution des villages et villes de notre wilaya s’est faite sans aucune stratégie d’urbanisation dans la mesure où les extensions urbaines se sont faites de manière spontanée et anarchique ; les équipements n’ont pas accompagné l’urbanisation et la viabilisation se résume à des servitudes élémentaires telle l’ouverture de pistes et de réseaux d’alimentation en eau potable et d’assainissement de fortune réalisés sans études”.
Le président d’APW a conclu en rappelant que faute d’urbanisation correcte, Tizi Ouzou offre un paysage désolant avec ses constructions inachevées, une qualité architecturale déplorable et un mobilier urbain, espaces de détente, de loisirs et espaces verts quasi inexistants.