L’insalubrité envahit la ville, On ne dit pas la vérité au wali

L’insalubrité envahit la ville, On ne dit pas la vérité au wali

Aux yeux des visiteurs étrangers, le reflet du visage d’une ville commence à partir d’une gare ferroviaire, d’une gare routière ou maritime, ou d’un aéroport. En effet, c’est à partir de ces structures de voyage qu’on peut juger, comment est gérée la ville, de même qu’on peut également juger le degré de civisme de la population.

Hélas, et ce n’est un secret pour personne, la ville d’Oran s’est clochardisée, les ordures sont partout. Elles agressent outrageusement le regard des visiteurs. La faute incombe bien sur aux riverains qui, du fait d’un manque flagrant de civisme ne prennent pas soin de leur ville.



Cet état de fait incombe également aux responsables élus qui semblent complètement désintéressés du charme de la ville, sinon comment expliquer les tas de sable et de graviers, ainsi que les branches d’arbre jonchant encore le sol plusieurs jours, voire plusieurs semaines après l’élagage qui bloquent le passage aux piétons sur les trottoirs mitoyens à la gare ferroviaire.

Comment expliquer aussi les tonnes d’ordures qui se trouvent dans la vasque du jet d’eau de l’esplanade de cette même gare. A ce propos, il convient de mettre en exergue certains aspects positifs comme cela a été, récemment, le cas du délégué du secteur urbain d’El Makarri qui a réagi promptement aux sollicitations des résidents de hai Zitoune. Ce responsable a, comme rapporté dans l’une de nos récentes éditions, une équipe d’agents de nettoyage qui ont procédé à un profond lifting de l’unique espace vert, dont dispose ce quartier, après avoir été sollicité, la veille par un des citoyens qui l’avaient interpellé sur la très forte dégradation de l’espace vert en question.

Le jet d’eau de la gare ferroviaire, une honte !

Cependant, en dépit d’autres réactions positives, dont font preuve les élus, force est de constater que la ville chère à Blaoui El Houari et feu Ahmed Wahbi, s’enfonce de plus en plus dans l’insalubrité. Hier matin, lorsqu’un taxieur nous a vu prendre des photos du jet d’eau, s’est approché de nous pour nous dire: «dimanche soir des pieds noirs étaient là, ils ont pris des photos de leur ex-maison puis de la gare.

Et une fois devant la vasque du jet d’eau et au vu des ordures qui s’y trouvent la vieille dame choquée lança: «oh mon Dieu quelle saleté! J’ai eu honte d’entendre ça», raconte notre interlocuteur qui ajoute que ce n’est pas la première fois que des visiteurs viennent ici pour prendre des photos. «N’est-ce pas une honte de délaisser une ville aussi importante qu’Oran».

Pourquoi construire des jets d’eau et réaliser des espaces verts pour les abandonner ensuite. N’est-ce pas du gaspillage des deniers publics. Que font les services de la commune censés s’occuper de la voirie et interdire le stockage des matériaux de construction sur les trottoirs? S’interroge-t-on.

Les riverains qui ont sollicité notre déplacement sur le site n’ont pas manqué de dénoncer cette situation, ils souhaitent voir les services concernés prendre en charge l’entretien du site en question et l’aménagement de l’esplanade.

Le manque de suivi et d’entretien, l’éternel problème

Par ailleurs, au moment ou le wali a mis l’accent sur la propreté de la ville, lors du briefing qui a eu lieu lundi soir et au cours duquel, les responsables techniques de la commune d’Oran ont essayé tant bien que mal de lui donner des explications sur les travaux d’entretien qu’ils font ou qu’ils ont faits, laissent croire a ceux qui ne connaissent pas la ville d’Oran que tout baigne dans l’huile en matière d’entretien, alors qu’a 200 mètres plus loin du siège de la wilaya, plus exactement sous le pont de Gambetta, sur la voie ferrée qui mène au port des tonnes d’ordures et des centaines de bouteilles de bière vides jonchent le sol, cet endroit est un lieu de beuverie par excellence où plusieurs délinquants se réunissent quotidiennement du matin au soir pour consommer boissons alcoolisées et drogue, un endroit où il ne faut pas être sorcier pour deviner qui y déverse les ordures.

Pour ce qui est de la réalisation de 70 toilettes publiques dans la ville d’Oran pour laquelle le wali a insisté, il est utile de noter qu’il s’agit d’une louable initiative, mais à condition qu’une fois réalisées, elles entreront en service pour ne pas connaitre le sort des toilettes existantes qui demeurent fermées et leurs accès utilisés pour le déversement des ordures par certains riverains manquant de civisme.

Lors de ce briefing, à juste titre, le wali a exhorté les élus à sortir de leurs bureaux de prendre contact avec les citoyens et de veiller à la propreté de leurs communes respectives. Sur le terrain, ces consignes sont loin d’être appliquées, certains maires ne connaissent même pas les points noirs qui ternissent l’image des quartiers de leur municipalité, ils n’interviennent pour mettre de l’ordre que lorsque la visite d’un officiel est prévue et c’est bien dommage.

A.Bekhaitia