«Cette option mettra en péril la force et la cohésion de l’opposition.»
L’initiative du MSP continue à susciter des échos défavorables malgré les éclaircissements et explications de Makri. Le parti Al-Adala de Djaballah critique la démarche du MSP. Le vétéran des militants islamistes et actuel leader du parti El Adala (islamiste), Abdellah Djabalah rappelle à l’ordre le chef du MSP, Abderrezak Makri. A travers son communique, El-Adala partenaire du MSP, invite les acteurs politiques de la Cnltd à «ne pas entrer en pourparlers avec le pouvoir en place».
«Cette option mettra en péril la force et la cohésion de l’opposition», argumente-t-on. Le MJD met en garde le président du MSP en particulier et les acteurs de la Cnltd en général contre la tentative de surpasser ou violer le cadre de cette instance et la plate-forme de Mazafran. Ce parti reproche au MSP de n’avoir pas proposé au débat au sein de la Cnltd, son initiative de consultations dirigées vers le pouvoir et les autres acteurs politiques. Cette manière de procéder en solo ne pourra que susciter des préjugés qui menacent l’unité et le travail en commun de la Cnltd.
Le parti de Djaballah rappelle qu’il a été convenu à travers un plan d’action élaboré par l’instance de suivi et de concertation que les actions en solo ou partisanes ne devront être engagées qu’au niveau local. Le président du MSP qui a avoué avant de se rétracter que certains partis refusent de dialoguer avec le pouvoir, a déclaré à TSA que l’un des objectifs assignés à sa nouvelle série de consultations est d’affirmer à l’opinion publique que la transition démocratique revendiquée par les acteurs de la Cnltd se fera avec le pouvoir et non contre le pouvoir. «Les déclarations du FFS à ce sujet ont réussi à rendre floue l’offre de dialogue inclusif impliquant le pouvoir à la transition démocratique», a-t-il indiqué à la même source. Selon certains observateurs, l’initiative du MSP n’est pas sans risque de rompre les fragiles cohésion et équilibre, cimentant pour la première fois en Algérie la communion d’une mosaïque de partis, parties et personnalités, toutes tendances et sensibilités politiques confondues.
Ce parti semble balancer entre l’entrisme et le dur exercice politique de l’opposition du fait des résistances internes. Le MSP, le parti le plus important de la Cnltd, subit également des pressions énormes de la part du pouvoir. Beaucoup s’interrogent sur cette offre de dialogue alors que le MSP à travers la Cnltd, réclame une élection présidentielle anticipée et notamment la mise en place d’une instance indépendante et permanente de gestion des élections. Et de surcroît, la présidence de la République, aux services de laquelle le MSP a déjà envoyé la plate-forme de la Cnltd, n’a pas répondu jusqu’ici.Il est de notoriété publique que certains cadres du parti du défunt Nahnah n’ont pas coupé les ponts avec le pouvoir.
Pas question de revenir au gouvernement sans victoire électorale, a souligné Makri récemment. Pour rappel, à la surprise de tout le monde, le président du MSP, a annoncé, en fin janvier, le début d’une prochaine et nouvelle série de concertations politiques, au nom du parti, avec le pouvoir et l’opposition en vue de l’organisation d’une transition politique. Ces consultations ne sont ni une nouvelle initiative, ni une alternative à la Cnltd, mais pour valoriser la vision de celle-ci»,avait-il indiqué.