L’informel,le chèque,Ousratic et le passeport Biométrique,Les dossiers qui ont fait reculer l’Etat

L’informel,le chèque,Ousratic et le passeport Biométrique,Les dossiers qui ont fait reculer l’Etat

L’informel a encore de beaux jours devant lui

L’année 2011 a toutes les chances d’entrer dans l’histoire comme étant celle ayant dévoilé au grand jour les dysfonctionnements de la société algérienne.

Qu’il s’agisse de la violence à l’école, de l’étendue du marché informel, du recul dans l’élaboration du passeport biométrique, de l’éradication du marché informel ou de la réduction de la facture d’importation, c’est partout l’échec. Sans omettre le dossier explosif de la pénurie du médicament et des produits alimentaires comme le sucre, l’huile et le lait. On constate tout de suite que le poids des lobbies est grand lorsqu’il s’agit de mettre des bâtons dans l’action du gouvernement.

Ce dernier ne cesse pas de clamer que son programme est destiné à réduire les foyers de tension et à contenter les citoyens en répondant à leurs doléances. C’est le cas lorsqu’il s’agit d’aborder la crise du logement. Le ministère concerné y répond à travers le lancement de programmes qui consistent à projeter la construction de logements. Si en 2011, les émeutes étaient surtout causées par la soudaine hausse des prix du sucre et de l’huile, on a assisté auparavant à des scènes de violences dans les rues d’Alger et d’autres villes lorsque des habitants ont réclamé à être logés dans de meilleures conditions.

Il y a pourtant des cas où l’on est dans l’obligation d’admettre que le lobbying du gouvernement n’a pas été assez percutant lorsqu’il s’agit d’aborder des dossiers présentés comme stratégiques. On pense notamment au dossier de la demande d’adhésion à l’OMC, depuis plusieurs années sans succès. Le ministre a encore rencontré ces derniers jours le directeur général de l’OMC, Pascal Lamy, pour discuter de cette question.

Mais que dire du projet e-Algérie 2013 qui concerne l’avènement d’une société électronique? L’échéance a tout simplement été repoussée sans autre forme de procès. C’est l’idée de généralisation d’Ousratic, entre autres, qui en pâtit.

On peut voir dans l’instabilité des postes ministériels un début d’explication à ce phénomène purement algérien de renvoyer les projets aux calendes grecques.

L’inertie peut aussi être imputée à la multiplicité des acteurs lorsqu’il s’agit d’analyser les causes du peu de succès enregistré par le gouvernement dans la lutte contre l’informel. Le ministère du Commerce ne sait pas très bien quoi faire du million de marchands clandestins qui nourrissent, au bas mot, des familles de 5 millions de citoyens. Cela nous amène à parler du phénomène du chômage qui continue de ronger la société. Plus grave encore, ce sont les jeunes qui sont atteints par l’inactivité.

Des tentatives sont menées depuis longtemps pour donner du travail aux sans-emploi et des mesures audacieuses ont été prises en réponse à la révolte de la jeunesse, mais rien n’indique que la frustration de cette composante de la société sera absorbée pour autant.

Cette même frustration n’est pas seulement due à l’oisiveté, il y a aussi un sentiment d’injustice dans la distribution des richesses. Ce sentiment d’injustice est renforcé par d’autres pratiques peu valorisantes pour l’effort et qui donnent plutôt un bonus aux comportements répréhensibles.

Avec la corruption et l’étalage des signes ostentatoires d’enrichissement sans cause, il y a tout de suite une analyse qui s’opère chez le citoyen le conduisant à conclure à l’existence d’une société à deux vitesses.

C’est contraire aux idéaux de la Révolution algérienne, de surcroît au moment où nous nous apprêtons à fêter le cinquantième anniversaire de l’indépendance. En apprenant que les puissances d’argent redoublent d’ingéniosité pour échapper à l’obligation légale de payer par chèque les transactions commerciales au-dessus de 500.000 dinars, l’homme de la rue n’est pas loin de conclure que les lobbies détiennent les clés de la décision sans qu’il n’ait droit à un quelconque recours.

Il attend de l’Etat qu’il fasse valoir l’exercice de ses missions de régulateur et de la justice pour protéger les faibles. Pas d’accorder une prime aux fraudeurs et aux gros poissons qui arrivent à passer à travers les mailles du filet.