« Tant que les pouvoirs publics ne maintiennent pas la pression au quotidien, il fallait s’attendre à ce que ce genre de situation revienne au galop et que la voie publique soit de nouveau réinvestie par les vendeurs de l’informel, ainsi que le squat des trottoirs par les commerçants», lancera un vieil homme qui habite dans un appartement situé au 2ème étage d’un immeuble donnant sur le boulevard principal de la cité USTO.
Le vieil homme qui dit avoir salué la campagne visant l’éradication du commerce informel lancée il y a près de deux mois par le gouvernement, dit avoir vite déchanté en voyant que ce genre de commerce reprend de plus belle ces tout derniers jours.
Il en veut pour preuve les terrasses de cafétérias et autres marchands ambulants qui semblent reprendre du service, quoique timidement. En effet, les cafés situés aux abords de cette grande artère ont pour la plupart, réinvesti les emplacements qu’ils occupaient avant leur démantèlement il n’y a pas si longtemps par les pouvoirs publics.
Si les marquises qui étaient «exagérément» déployées ont été, pour la plupart d’entres-elles démembrées (car il existe encore, qui ont laissé les carcasses sur place) il n’en demeure pas moins que les espaces situés en face de ces établissements, sont toujours utilisés, souvent en fin d’après-midi et jusqu’au soir par la présence de tables et de chaises. La seule différence reste la non- utilisation de parasols et de clôture limitant l’espace.
Il faut dire que lorsque la cafétéria n’est pas trop grande et que le nombre de clients reste important, il ne reste que cette solution là pour parer à la demande. Cela est pareil dans les autres cités et un peu partout à Oran.
Concernant les magasins, certains continuent d’exposer de la marchandise devant leurs locaux, même si cela s’effectue dans des proportions moindres qu’avant l’opération de démantèlement.
Du côté des vendeurs à la sauvette, on observe depuis peu, leur retour progressif aux affaires, parfois sur les mêmes endroits où ils commerçaient ou en changeant carrément de lieux, même si leur nombre est nettement plus réduit qu’auparavant.
Avec l’Aïd qui pointe son nez, il ne fait nul doute que la période est propice pour un retour en force de l’informel qui semble avoir la peau dure. Enfin, de l’avis de beaucoup de gens sur ce sujet, au lieu de démanteler comme cela à outrance en mettant tout le monde dans le même panier, cela finit par poser problème.
Squatter un trottoir pour exposer de la marchandise par des commerçants ou utiliser carrément la voie publique dans l’anarchie pour s’adonner à la vente de tous genres de produits, n’est pas la même chose en ce qui concerne l’élaboration de terrasses de cafés, par exemple, qui utilisent une partie du trottoir comme terrasse.
Ce genre «d’estrades» existe partout dans le monde et surtout chez-nous, jadis où les terrasses étaient réglementées quant à la surface utilisée et leur embellissement.
Cependant, cette utilisation était sujette à des taxes que payaient les gérants de ces établissements là, aux Collectivités locales, ce qui leur permettait une rente d’argent non négligeable.
C’est d’ailleurs ce qui manque aujourd’hui, puisque l’occupation des espaces demeure anarchique et sans limites.
Quant aux petits vendeurs, dans le temps, les activités et les emplacements étaient également réglementés et ces derniers payaient également l’occupation de l’espace public, lors du passage du fameux «Goumereg».
S.A. Tidjani