Il existe une grande différence entre les magasins qui activent avec un registre du commerce, respectant la loi et ceux qui travaillent dans l’informel, tout comme entre un aliment sain et un autre impropre ou périmé qui représente tous les risques pour la santé publique. Par Yasmine Ayadi
Il est connu que le paysage des espaces de vente change d’allure, que tout coin libre dans les marchés, dans les quartiers ou sur les trottoirs, est investi par des tables de commerçants qui poussent comme des champignons durant le mois de ramadhan, en plus des magasins qui changent systématiquement d’activité commerciale à cette occasion. Toutefois, il existe une grande différence entre les magasins qui activent avec un registre du commerce, respectant la loi et ceux qui travaillent dans l’informel, tout comme entre un aliment sain et un autre impropre ou périmé qui représente tous les risques pour la santé publique. Cette année encore, un dispositif spécial de contrôle relevant du ministère du Commerce est annoncé pour matraquer le commerce informel et occasionnel du ramadhan. Cette mesure comprend des brigades mobiles qui sillonneront les villes avec pour mission de mettre de l’ordre, appliquer la loi et vérifier si les locaux répondent ou non aux normes d’hygiène et de sécurité. Les contrôleurs ont, à titre d’exemple, le feu vert pour procéder à la fermeture des magasins ne répondant pas à la réglementation. Bien que la loi soit claire en ce qui concerne le changement d’activité commerciale durant le mois de jeûne, et malgré les moyens humains et matériels qui se mobilisent à chaque ramadhan pour lutter contre l’informel occasionnel, les habitués des petites et grandes tables ne peuvent laisser passer cette occasion pour en tirer profit. Comme à l’accoutumée, des magasins et des petites et grandes tables pulluleront d’ici peu, et trouveront d’une manière ou d’une autre le moyen d’esquiver les contrôleurs et vaincre les mesures de répression de fraude. Pour preuve, dans plusieurs quartiers de la capitale, comme dans les petites et grandes villes d’ailleurs, les commerçants du ramadhan ont commencé à aménager les lieux et installer leur matériel pour les nouvelles activités commerciales. En plus des locaux qui changent d’activité, plusieurs familles versent dans le commerce occasionnel pendant le mois sacré. C’est le cas d’une famille résidant à Belcourt dont les membres, grands et petits, se mobilisent dans la préparation des gâteaux orientaux, zlabia notamment. S’exprimant sur les comportements des pratiques commerciales durant le ramadhan, le propriétaire d’une pâtisserie indiquera que «les commerces improvisés font légion durant le ramadhan. Il est difficile d’imaginer que les mesures de lutte et de contrôle puissent garder l’œil sur tous les endroits, tant l’informel est omniprésent durant ce mois». Notre interlocuteur n’a pas manqué de mettre l’accent sur l’absence des associations de défense du consommateur. En attendant, les sorties sur le terrain des brigades de contrôle, les commerçants du ramadhan préparent dans l’allégresse leur matériel pour se lancer dans leur activité et se convertir, le temps d’un mois, dans un nouveau commerce.
Y. A.
