Le procureur de la République près le tribunal du pôle pénal national spécialisé dans la lutte contre la cybercriminalité de Dar El Beïda, a requis, ce mercredi, une peine de cinq années de prison ferme, assortie d’une amende de 500 000 dinars algériens, à l’encontre de l’influenceuse connue sur les réseaux sociaux sous le nom d’« Ahlam Amouri ». De son vrai nom Fatiha Hadjer Amouri, l’accusée est actuellement placée sous contrôle judiciaire dans le cadre d’une nouvelle affaire renvoyée par le juge d’instruction.
Cette procédure judiciaire, aux contours particulièrement sensibles, porte sur des accusations lourdes. Il s’agit de l’atteinte volontaire à la vie privée, la diffusion d’enregistrements obtenus de manière illégale, la propagation de fausses informations susceptibles de troubler l’ordre public, ainsi que la publication de contenus jugés nuisibles à l’intérêt national. Les poursuites sont fondées sur plusieurs dispositions du Code pénal et du Code de procédure pénale.
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Âgée de 35 ans, l’accusée a comparu devant la juridiction compétente où elle a reconnu l’ensemble des faits qui lui sont reprochés. À la barre, elle a tenté de justifier ses agissements par un état psychologique difficile, affirmant avoir agi sous le coup de la détresse et du sentiment d’injustice, aggravés par le décès de son époux. Elle a, à cette occasion, sollicité la clémence du tribunal.
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Les dessous de l’affaire
Dans un tournant notable de l’audience, la victime, identifiée comme sa coépouse prénommée Sara, a annoncé son pardon et son retrait de la plainte. Ce retrait n’a toutefois pas mis fin à la procédure, le juge ayant ordonné l’établissement d’un procès-verbal officiel consignant ce désistement, susceptible d’être pris en considération lors du délibéré.
Selon les éléments du dossier, l’origine de l’affaire remonte à une plainte déposée en 2021 par la victime, à la suite de propos jugés menaçants diffusés en mai 2023 lors d’un direct sur le réseau social TikTok. La vidéo, largement suivie, contenait des déclarations laissant entendre l’existence de relations et d’influences au sein du tribunal de Hussein Dey, ce qui a attiré l’attention des services de sûreté spécialisés dans la cybercriminalité. La vidéo a été officiellement signalée et exploitée par les enquêteurs en avril 2025.
Enquête et révélations
L’enquête a révélé que la diffusion initiale avait été reprise, modifiée et republiée sur Instagram, via une page dénommée boomdz_com, attribuée à l’accusée. Les investigations techniques menées après la saisie du téléphone de cette dernière ont permis de confirmer son implication directe dans la gestion du compte et dans l’altération du contenu audiovisuel, malgré ses premières dénégations.
Entendue par les services de police, la victime a affirmé que les modifications apportées à la vidéo originale avaient déformé ses propos et porté gravement atteinte à son image, notamment par l’ajout de commentaires jugés diffamatoires et incitant à la stigmatisation publique.
L’affaire s’inscrit dans un contexte plus large de lutte renforcée contre les dérives liées à l’usage des réseaux sociaux, en particulier la diffusion de contenus mensongers ou attentatoires à la vie privée. Le tribunal rendra son verdict à une date ultérieure, dans un dossier suivi avec attention tant par l’opinion publique que par les acteurs du secteur numérique.
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