Par
L’organisation onusienne qui a revu à la baisse le taux d’inflation prévu dans la loi de finances 2019 consolide l’option du financement non conventionnel par le gouvernement.
L’année 2019 démarre plutôt sous de bons auspices. En plus du rebond inattendu des prix du pétrole, le spectre d’une inflation galopante est écarté. Le scénario à la «vénézuélienne», concocté par certaines officines impatientes de voir l’Algérie à genoux, tourne en eau de boudin. La projection du gouvernement qui avait tablé sur un taux d’inflation de 4,5% dans le cadre de la loi de finances 2019 a été revu encore plus à la baisse par l’Organisation des Nations unies. Une instance internationale que l’on peut soupçonner de complaisance vis-à-vis des responsables du pays.
«L’inflation en Algérie devrait reculer à 2,9% en 2019 et à 2,2% en 2020,» indiquent, dans leur rapport annuel sur les perspectives économiques mondiales, les estimations des Nations unies rendues publiques le 21 janvier à Genève. Pour 2018, l’inflation s’est établie à 3,9% contre 5,6% en 2017, précise l’ONU soulignant que la politique monétaire en Algérie restera neutre à l’instar des autres pays maghrébins. «En Algérie, en Libye, au Maroc et en Mauritanie, l’orientation des politiques monétaires devrait rester neutre», peut-on lire dans le document produit par le département des affaires économiques et sociales de l’ONU, la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced) et les cinq commissions économiques régionales de l’ONU.
En ce concerne la croissance, elle doit connaître une légère décélération par rapport à 2018. Les experts de l’Onu expliquent pourquoi. «L’expansion économique cohérente s’est poursuivie à 2,7% en 2018, tirée principalement par la hausse de la production gazière et pétrolière. Comme la consommation privée demeure modérée, le taux de croissance devrait reculer à 2,2% en 2019», précisent-ils ajoutant qu’elle devrait ensuite rebondir à 2,8% en 2020. En ce qui concerne le taux de chômage il a aussi légèrement progressé. Il atteint 12,3% en 2018 contre 12% en 2017.
«De 2010 à 2015, 14 pays africains ont enregistré un recul des recettes fiscales. Les pays exportateurs de pétrole comme l’Algérie, le Nigeria et l’Angola ont été les plus impactés, affichant les plus importantes baisses» souligne le rapport de l’ONU. On est loin de l’enfer que l’on ne cesse de nous miroiter. La crise financière provoquée par la chute vertigineuse des cours de l’or noir est certes loin de constituer un lointain souvenir. Elle n’a cependant pas accouché de la faillite agitée.
Les chiffres de l’Organisation des Nations unies attestent incontestablement que les orientations du président de la République étaient judicieuses. La longue polémique suscitée par l’option du gouvernement, sur instruction du chef de l’Etat, à renoncer à l’endettement extérieur pour répondre à la crise financière, doit baisser d’un ton. Sévèrement critiquée par de nombreux théoriciens dont des experts du Fonds monétaire international, elle vient d’être confortée par l’Organisation des Nations unies, une instance internationale qui n’a pas dans ses habitudes de distribuer des bons points à l’emporte-pièce.
L’Algérie tient bon. La dégringolade des prix du pétrole et la baisse des revenus qu’elle en tire, de ses exportations, n’ont pas eu raison de son économie. Elle affiche même une résistance insoupçonnée qui indique qu’elle n’est pas en si mauvaise santé qu’on veut nous le faire croire. Le recours au financement non conventionnel pour assurer les équilibres financiers…a donné libre cours aux rumeurs les plus cauchemardesques. Au point de voir l’avenir en noir. Les fossoyeurs de la République y ont vu les prémices d’un enterrement de première classe de l’Algérie. Le rapport de l’ONU vient de mettre fin à leurs élucubrations.