L’inflation atteint 5,5% en février, Les produits alimentaires flambent

L’inflation atteint 5,5% en février, Les produits alimentaires flambent

La spirale de la hausse des prix semble n’avoir plus de limites, alors que le coût de la vie en Algérie a encore connu une nette hausse entre février 2009 et février 2010, réduisant à néant les efforts d’adoucir une conjoncture très difficile pour les bas salaires.

Selon l’Office national des statistiques, l’inflation a atteint en février 2010 5,5%, contre 5,7% en 2009, démentant toutes les prévisions de l’exécutif quant à une relative baisse du coût de la vie.

Pire, c’est le mouvement inverse qui est constaté chaque jour au niveau des marchés, que ce soit celui des fruits et légumes, celui de l’habillement ou celui des viandes et poissons. Bref, c’est comme si les prix en Algérie n’obéissent à aucune logique, et les chiffres de l’ONS font peur. Ainsi, l’indice à la consommation a augmenté de 4,2% au mois de février dernier, contre seulement 1,5% à la même période en 2009.

La hausse des prix touche de plein fouet le secteur alimentaire (+5,7%), particulièrement les produits agricoles avec une hausse de 4,5% et alimentaires (+6,8%).

Une surchauffe pareille des produits alimentaires (frais et industriels) n’a jamais été enregistrée depuis le début de cette décennie, selon des économistes, qui estiment que cette instabilité des prix des produits agricoles est l’un des effets directs de la dérégulation du marché national des fruits et légumes.

En outre, il y a le phénomène de l’inflation importée, notamment pour les produits agricoles, dont le sucre (+50%), le café et le thé, dont les prix flambent sur les marchés internationaux. Presque tous les produits ont flambé au mois de février dernier, dont les fruits frais (+42,3%), les viandes de boeuf (+15,04%), les poissons frais (+11,8%), les boissons non alcoolisés (+14,06%) et la viande ovine (+7,4%), affirme par ailleurs l’ONS.

Dans le même sillage, l’indice des prix a également connu une petite fièvre pour les biens manufacturés (+2,9%) et les services (+2,7%) durant la même période. La hausse la plus importante a bien évidemment touché les groupes alimentation et boissons avec +5,76%, loin devant le groupe habillement et chaussures (+2,11%), le logement et les charges (+2,10%) et l’éducation, la culture et les loisirs (+1,74%).

D’autre part, le niveau moyen des prix des biens alimentaires a enregistré une hausse de 0,6% en février 2010, notamment les produits de l’industrie agroalimentaire (+1,7%), dont les sucres et produits sucrés (+10,7%) et les boissons non alcoolisées (+13,8%).

Le niveau moyen de l’inflation pour le premier trimestre 2010, calculé sur l’indice des prix du mois de mars, qui a connu une flambée quasi généralisée des principaux produits agricoles, devrait atteindre les pics enregistrés en 2009. Au 1er trimestre de l’année écoulée, le rythme d’inflation moyen en Algérie avait atteint les 6,1%.

Cette poussée de fièvre a été provoquée par une forte hausse des prix des biens alimentaires (+8,9 %), avec 17,6% pour les produits agricoles frais, 5,9% pour les services et 1,9 % pour les biens manufacturés. Dans ses prévisions pour la loi de finances 2010, le gouvernement avait ainsi tablé pour 2010 sur une croissance du PIB de 4% (5,5% hors hydrocarbures) et un taux d’inflation de 3,5%.

La réalité, bien souvent, rattrape très vite les chiffres, et le panier de la ménagère devient de plus en plus léger, même si les réserves de change du pays culminent à plus de 149 milliards de dollars.

Yazid Alilat