En hausse vertigineuse, le rythme de l’inflation moyen en Algérie a atteint 6,1% au cours du premier trimestre 2009, selon l’Office national des statistiques (ONS) qui avait annoncé en février dernier que le taux de l’inflation annuelle était de 4,7%. Ce taux a été ressenti par la ménagère bien avant l’annonce de l’ONS.
Cette dernière a vu tous les prix des produits de large consommation, les produits agricoles frais notamment, monter en flèche. La hausse de ces produits est d’ailleurs la principale cause de l’affolement du baromètre de l’inflation. L’augmentation des prix des biens alimentaires est de 8,9%, avec 17,6% pour les produits agricoles frais, 5,9% pour les services et 1,9% pour les biens manufacturés, précise l’Office.
Pour ce qui est des produits alimentaires industriels, les prix ont connu une stagnation au cours des trois premiers mois de l’année en cours. A l’exception de la baisse de ceux des huiles et graisses (-11,20%), tous les autres produits du groupe alimentation s’étaient inscrits en hausse au cours de cette période, essentiellement le poisson frais (+38,9%), la viande de mouton (22,4%), la volaille, le lapin et les œufs (+22%), les légumes (+17,4%), le café et le thé (+12,1), la viande de bœuf (+11,90%). La hausse des produits du groupe s’étend également aux sucres et produits sucrés qui ont enregistré une hausse de (9,8%), les fruits (8,5%), la pomme de terre (7,4%), la viande et les poissons en conserve (4,8%), le lait, le fromage et dérivés ainsi que le pain et céréales avec (+0,10%).
Selon l’ONS, la variation mensuelle du mois de mars par rapport à février est équivalente à celle relevée le même mois de l’année écoulée. Elle est de 1,9%. Ce qu’il faut dire à ce sujet, c’est que la variation de l’inflation est peut-être identique entre 2008 et 2009 mais le niveau moyen d’augmentation des prix à la consommation n’est pas le même. En 2008, ce niveau n’était que de 4,4%. Pour les économistes, le taux d’inflation actuel s’approche, alors qu’on est au terme du premier trimestre, du pic de 2007 et sera en tout état de cause supérieur à celui de l’an dernier. Avec des prix ayant atteint un niveau alarmant depuis quelques mois, notamment ceux des produits de large consommation, les petites bourses ne savent plus à quel saint se vouer.
Surtout qu’aucune augmentation des revenus ne vient alléger un peu ce fardeau. De plus, la dernière augmentation du SNMG, en 2007, n’a été qu’une illusion pour les millions de familles algériennes du fait qu’elle a été rattrapée par l’inflation. Le président Bouteflika, fraîchement réélu pour un troisième mandat, qui a promis lors de la campagne électorale d’œuvrer à améliorer les conditions de vie du peuple aura du pain sur la planche avec l’inflation qui menace le pouvoir d’achat et une crise financière mondiale qui risque de rattraper l’Algérie.