“Les laboratoires ne sont pas toujours dotés du matériel nécessaire lors des transplantations d’organes », a fait savoir le professeur Debzi, qui s’exprimait lors du 2e congrès de la Société algérienne des transplantation d’organes dont les travaux ont été abrités par l’hôtel Aurassi à Alger.
Affirmant que la transplantation hépatique représentait une « avancée considérable » dans la prise en charge des maladies hépatiques, ce spécialiste estime qu’il est plus qu’urgent d’avoir des outils de diagnostic de qualité, à l’image des techniques de biologie moléculaire car, a-t-il souligné, « les outils classiques ne sont plus performants ».
S’agissant des activités de la Société algérienne de transplantation d’organes, le Pr Debzi a indiqué qu’à ce jour, 33 greffes ont été réalisées, « la dernière l’ayant été il y a deux jours », a-t-il précisé. Le professeur Debzi a tenu à dire que peu de pays « émergents » pratiquaient la transplantation d’organes, assurant que l’objectif de la Société algérienne de transplantation d’organes est d’améliorer les connaissances et la technicité et de faire en sorte à ce que la transplantation puisse être pratiquée à grande échelle. Le Pr Debzi a, en outre, mis l’accent sur la nécessité de d’assurer un bon suivi des transplantés, notamment tout ce qui a trait au problème de rejet du corps greffé. Le professeur Chaouche Hocine, président de la Société algérienne de transplantation d’organes a, pour sa part, fait savoir qu’entre 120 et 130 greffes se font actuellement chaque année en Algérie.
« Nous pouvons réaliser 10 fois ce chiffe pour peu que tous les moyens nécessaires à un bon déroulement d’une transplantation soient réunis », a tenu à préciser le Pr Chaouche.
Au sujet du prélèvement sur donneur cadavérique, le Pr Chaouche a estimé que « c’est-là la seule solution à même de résoudre le problème de manque d’organes », réfutant par la même les « freins » culturels et religieux qui n’ont « plus droit de cité ».
20 % de cas de douleur dus aux interventions chirurgicales
Les interventions chirurgicales sont à l’origine de 20 % des cas de douleur, a affirmé jeudi à Alger, le président de la Société algérienne d’évaluation et de traitement de la douleur (SAETD), le Pr. Brahim Griene.
Les interventions chirurgicales sont à l’origine de douleurs avec un taux allant de 11% à 57 % parmi les personnes atteintes de cancer du sein, de 30% à 80% chez les malades amputés et de 22% à 67% chez les malades ayant subi la chirurgie thoracique , a indiqué le Pr Griene qui est également chef de service Anesthésie-Réanimation à l’EHS « Pierre et Marie Curie » d’Alger.
Qualifiant la douleur de « véritable maladie » necessitant une prise en charge, le Pr Griene a appelé à réactiver la commission nationale de lutte contre la douleur pour faciliter la tache au médecin, soulignant que les lois en vigueur concernant le traitement de la douleur sont révolues. Le traitement de la douleur doit faire partie intégrante du plan national de lutte contre le cancer, a-t-il souligné, estimant que la sensation de douleur figure parmi les problèmes de la santé publique.
Dans ce cadre, les spécialistes ont évoqué la douleur aiguë et chronique et les troubles psychologiques qui en découlent, appelant à atténuer la douleur post-opératoire à travers l’utilisation des moyens chirurgicaux modernes.
Pour sa part, le Pr. Nadia Fellah du Centre-Pierre et Marie-Curie d’Alger de lutte contre le cancer (CPMC) a mis l’accent sur le rôle des analgésiques notamment si ceux-ci sont associés à la morphine. Elle a, dans ce sens, regretté l’absence d’un protocole de traitement mondial unifié, relevant le manque de prise en charge de la douleur en dépit des progrès enregistrés en médecine. Dans ce cadre, le Pr. Fellah a souligné que le traitement de la douleur post-opératoire atténuait les complications chez le patient et réduisait la durée de son séjour à l’hôpital.
De son coté, le Dr Zakaria Belkhdir de l’hôpital de Oujda (Maroc) a passé en revue l’expérience de son pays en matière de prise en charge de la douleur.
Apres avoir mis l’accent sur les trois étapes arrêtées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour la prise en charge de la douleur, les spécialistes ont cité les nouveaux types d’analgésiques qui ont permis de réduire, à hauteur de 22 %, la prescription de la morphine.
Les spécialistes se sont dits satisfaits de la révision des lois relatives à la distribution des médicaments thérapeutiques et analgésiques, la morphine et autres analgésiques pouvant dorénavant être préscrits au malade pour une durée allant de 14 à 28 jours au lieu d’une semaine.
Cet amendement partiel de la loi relative à la vente d’analgésiques a permis d’atténuer la douleur des malades qui se déplacent des wilayas intérieures du pays vers la capitale pour acheter ces médicaments.