L’industrie pharmaceutique nationale en expansion: l’Algérie ou l’eldorado du médicament

L’industrie pharmaceutique nationale en expansion: l’Algérie ou l’eldorado du médicament
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La production locale couvrira 65% à 70% de la demande nationale d’ici la fin de l’année.

La production pharmaceutique locale couvrira 65% à 70% de la demande nationale, d’ici la fin 2016, a assuré mardi dernier à Alger le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf. Le ministre, qui s’exprimait ainsi à l’issue de sa visite à la Société des industries médico-chirurgicales (IMC) de Rouiba, a affirmé que l’annonce de cette échéance de production locale de médicaments, vient bien à propos pour souligner, hélas, la dépendance de l’Algérie des laboratoires étrangers dans ce domaine.

C’est dans la perspective de pénétrer l’eldorado algérien, et à travers lui le fort juteux marché africain, que le Royaume-Uni a montré sa disponibilité, pour le moins intéressée, à «faire bénéficier l’Algérie de son expertise pour le développement du secteur de la santé, et notamment la production des médicaments».

Cet engagement est sorti mardi dernier à Londres de la bouche même de la présidente du Conseil d’affaires algéro-britannique (Abbc), Lady Olga Maitland, qui se manifestait ainsi à la veille même d’un sommet sur la santé en Afrique. Elle s’est félicitée de la «réussite» et de la «forte présence» britanniques en Algérie dans la production des médicaments, volet prédominant parmi les autres secteurs d’investissement hors hydrocarbures auxquels aspire avec force l’économie algérienne en cette période de ralentissement des revenus en devises fortes de l’Algérie dû à la chute des produits pétroliers. Lady Maitland a rappelé que le laboratoire pharmaceutique britannique Astra Zeneca, projette de construire une «grande usine» pour produire des médicaments à partir de 2018 en Algérie, pays où ce même laboratoire est déjà présent depuis 2012, rappelle-t-elle. En plus de la production de médicaments pour différents types de pathologies, (cardiovasculaire, gastroentérologie, oncologie et diabétologie), AstraZeneca est engagé en Algérie dans la formation médicale, d’éducation thérapeutique et des soins à domicile.

LG Algérie

Lady Olga a relevé aussi qu’une autre firme britannique, présente en Algérie depuis 2001, produit déjà des médicaments au pays depuis 2005. Il s’agit, a-t-elle dit, du plus grand investisseur étranger en produits pharmaceutiques en Algérie à Alger (Boudouaou) et à Oran. Le laboratoire pharmaceutique algérien (LPA), première entreprise privée algérienne en industrie pharmaceutique, créée en 1991, a été cédé au Groupe GSK en 2009, ce qui a permis à la multinationale d’occuper une place prépondérante sur le marché national dans ce secteur stratégique. En fin opérateur économique, la présidente de l’Abbc s’est félicitée que «l’Algérie est considérée comme une destination stable et favorable à l’investissement». Elle n’a pas manqué non plus de réitérer que la règle des 51/49%, régissant les investissements étrangers en Algérie, n’a jamais été un obstacle pour les investisseurs britanniques.

Dans une étude récente, «Oxford Business Group (OBG)» avait souligné de son côté que les efforts fournis par l’Algérie pour attirer les investisseurs étrangers vers le déploiement de son industrie pharmaceutique, ont porté leurs fruits. Il est également mentionné que la consommation de produits pharmaceutiques est stimulée par le système de santé algérien, qui offre une couverture quasi totale et une gratuité des soins.

De hauts responsables britanniques avaient exprimé, lors de leurs différentes visites à Alger, leur désir d’investir davantage dans le secteur des médicaments, mais également dans les équipements et les infrastructures hospitaliers, un marché fort de plusieurs milliards de dollars. Des responsables algériens avaient indiqué, pour leur part, que les deux parties ont convenu de faire des projets de partenariat, en cours dans le domaine de la santé, un véritable levier pour que les relations économiques bilatérales hors hydrocarbures, se hissent à la hauteur des relations politiques exemplaires existant entre les deux pays. Il y a lieu de noter que cet intérêt économique et financier formulé envers l’Algérie cache, un tantinet, un autre dessein, légitime en soi. C’est celui, selon nombre d’observateurs,de conquérir le marché du continent africain qui est totalement vierge.

Il appartient donc aux investisseurs algériens de jouer des coudes avec ces concurrents étrangers pour aller le conquérir de par leur expérience et la proximité des centres de fabrication. La production pharmaceutique nationale compte 80 unités de fabrication travaillant avec une «forte» cadence et une qualité «supérieure», ajoutant que ce secteur allait dépasser les 150 unités, s’est enorgueilli le ministre Boudiaf. Ces unités de production assurent actuellement quelque 45% des besoins nationaux en matière de médicaments et de produits pharmaceutiques, selon les chiffres du Conseil de l’ordre des pharmaciens.

«La réalisation de multiples laboratoires découle de la décision du Premier ministre de créer une commission pour étudier et faciliter l’accompagnement des producteurs nationaux dans l’opération d’exportation. Cet engagement résulte d’une volonté des producteurs accompagnée d’une volonté politique affichée des autorités publiques qui incitent à travailler dans ce secteur avec pour objectif de réduire la facture de l’importation», a indiqué le ministre qui a assuré que cette réduction «ne se fera jamais au détriment du malade». Le Royaume-Uni est présent en force dans le secteur de l’énergie, en Algérie, «British Petroleum (BP)» étant le premier investisseur dans le secteur de l’énergie en Algérie.