L’incroyable ascension d’El Capo, un Algérien devenu Caïd d’Almeria

L’incroyable ascension d’El Capo, un Algérien devenu Caïd d’Almeria

Lors de l’opération Sidegar, qui a eu lieu durant l’année 2020 contre la mafia Espagnole, un Algérien âgé de 40 ans est tombé aux mains de la police. Le ressortissant Algérien a déjà été arrêté à quatre reprises dans le passé pour des petits délais, mais il avait continué son ascension dans le milieu criminel, jusqu’à devenir El Capo, comme le surnomme la presse Espagnole.

Le cadavre d’un jeune de 20 ans s’est échoué sur la plage de Las Marinicas, le 20 janvier 2020. L’enquête révèle qu’il s’agit d’un Algérien qui a pris le large à partir d’Oran. Quelques heures après, un proche de la victime vient pour identifier le corps. Il s’agit d’El Capo, le ressortissant algérien qui se trouve à la tête d’un important réseau criminel en Espagne. Ce dernier, qui n’est que le frère de la victime, finit par intéresser les enquêteurs espagnols.

D’un petit voyou à un parrain de la mafia

Cet Algérien n’a pas toujours était surnommé El Capo. Il a été arrêté à plusieurs reprises par la police espagnole pour des délits, certes violents, mais pas aussi importants au point de gagner un titre de chef mafieux.

Avant 2019, il a été arrêté à deux reprises à Gérone et Saragosse, pour avoir enfreint la loi sur l’immigration, puis il est également tombé aux mains de la police catalane, Los Mossos d’Esquadra, pour vol à main armé, et escroquerie bancaire. L’ébauche d’un grand criminel commence à se dessiner.

Le 31 juillet 2019, soit six mois avant que le cadavre de son frère soit retrouvé, une photo d’El capo a été prise par la police Espagnole. Ce dernier qui répond aux initiales F.N, figurait sur la photo alors qu’il était à bord d’un hors-bord. Une enquête a été ouverte pour identifier les occupants du bateau. F.N est fiché alors en tant que Paterista, soit un propriétaire de bateau, qui collabore avec les réseaux de d’immigration clandestine.

Cet épisode a été le premier qui lie El Capo avec le milieu de l’immigration clandestine et la traite des êtres humain. Des activités illégales sur lesquelles il va bâtir une réputation de vrai seigneur de la mafia à Alméria, comme cela est rapporté par le journal Espagnol La Voz D’Almeria.

El Capo va ensuite disparaitre des radars. La police espagnole pense qu’il avait consacré l’année 2020, après la mort de son frère, à organiser son réseau criminel depuis les ports du départ, en Algérie. Un réseau qui est devenu l’un des plus importants et des plus traqués à Almeria, jusqu’à ce qu’il soit démantelé par l’opération Sidegar, durant laquelle il a été arrêté. Une importante opération que la police espagnole avait mené contre les réseaux mafieux sur la rive méditerranéenne.

Des contacts bien placés

Le journal Espagnol révèle également que El Capo est doté d’un répertoire de bien fourni, et qu’il dispose de contacts hautement placés en Algérie, ce qui lui permettait le recrutement des migrants. Mais cet Algérien est également très bien servi à Alméria, en ce qui concerne les contacts.

En effet, ce ressortissant Algérien arrêté en Espagne dispose d’une structure solide, qui lui permettait de faire le taxi clandestin de l’Algérie vers Almeria sans être inquiété. Ses pilotes bénéficiaient d’un hébergement et d’une protection. En ce qui concerne les migrants clandestins, ils étaient également orientés, et leurs déplacements étaient facilités vers des villes comme Alicante, ou vers la frontière française.

El Capo n’a pas été surnommé ainsi pour rien, en plus du fait que le transit des migrants illégaux venant d’Algérie a pris de l’ampleur sous son règne, par rapport aux autres routes, F.N était également impliqué dans des affaires de trafic de drogue, comme le révèlent des conversations téléphoniques interceptées par la brigade d’information de la police.

Une vie de seigneur en Almeria

F.N, El Capo Algérien, était doté d’un sens aigu des affaires. Il était connu dans le milieu pour être la personne à qui s’adresser si on a un problème qu’on voulait régler. Un vrai parrain de la mafia.

Il était également connu pour posséder plusieurs bien immobiliers en Espagne, sans que ces derniers soient inscrits sous son nom. Trois maisons à Roquetas de Mar, Garrucha et Vera, lui servaient dans son business criminel.

Sa connaissance intégrale du système judiciaire espagnol lié à l’immigration lui avait permis de s’imposer comme l’un des passeurs les plus sûrs. Plusieurs conversations téléphoniques interceptées par la police montrer le rôle de premier plan que F.N jouait.

‘’Ils vont être relâchés’’ a-t-il déclaré dans durant un coup de fil intercepté par la police, avant qu’ajouter avec certitude que ‘’Il n’y a pas d’expulsions, ils vont bientôt sortir’’.