L’incinération des déchets hôpitaux devient de plus en plus une préoccupation majeure pour le gouvernement, du fait de leur nuisance sur l’environnement et sur la santé publique.
Selon des études établies à travers le monde pour le cas des déchets liés aux soins, il ressort que «les déchets infectieux et anatomiques représentent le gros des déchets dangereux et jusqu’à 15% de la quantité totale de déchets liés aux soins de santé.
Les objets pointus et tranchants représentent environ 1% du total des déchets, mais sont une source importante de transmission de maladies s’ils ne sont pas gérés correctement.
Les produits chimiques et pharmaceutiques représentent environ 3% des déchets liés aux soins de santé, et les déchets génotoxiques, les matières radioactives et les déchets contenant des métaux lourds représentent environ 1% de la quantité totale de déchets.
Cette étude concerne pratiquement tous les pays du monde, puisque les quantités de ces déchets générées par les hôpitaux dans le monde sont énormes. On estime annuellement à environ 16 milliards les injections effectuées dans le monde, mais toutes les aiguilles et les seringues usagées ne sont pas correctement éliminées.
Les déchets liés aux soins de santé peuvent contenir des micro-organismes dangereux susceptibles d’infecter les patients hospitalisés, les personnels de la santé et le grand public. En Algérie, le gouvernement se préoccupe des conséquences qui peuvent être engendrées sur la santé publique suite à une mauvaise prise en charge de la gestion des déchets hospitaliers.
A ce titre, la secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Aménagement du territoire, de l’Environnement et de la Ville chargée de l’Environnement, Dalila Boudjemaa, a indiqué que «les déchets hospitaliers ne constituent désormais plus un problème majeur en raison de la disponibilité de 322 incinérateurs au niveau national». La secrétaire d’Etat a affirmé en outre que «les quantités de médicaments périmés stockés sont prises en charge par l’Etat par des techniques modernes».
Pour cela, «les centres d’enfouissement technique de déchets se chargent du contrôle et du tri des déchets avant l’enfouissement ». Dalila Boudjemaa a, par ailleurs, souligné que son département a lancé un projet pour prendre en charge tous les déchets hospitaliers avant la mise en place d’un mécanismes pour leur élimination.
Bien que les déclarations de la secrétaire d’Etat soient rassurantes, le professeur Soukehal a estimé, lors d’une conférence ayant pour thème « La gestion des déchets hospitaliers», que «l’Algérie produit annuellement 32 000 tonnes de déchets sanitaires, qui doivent être incinérés dans des usines d’incinération et non dans des brûleurs polluants, comme cela se fait dans les hôpitaux algériens».
Le professeur a voulu expliquer que l’Algérie ne dispose pas réellement de moyens nécessaires pour remédier à cette situation. Il appuie sa position par les résultats d’une enquête qui prouve que «60% des déchets hospitaliers non brûlés se retrouvent dans les décharges et dans les nappes phréatiques, pour s’introduire par la suite dans notre alimentation».
Saisissant l’opportunité, le professeur a estimé qu’en «l’absence d’incinérateurs adaptés, les hôpitaux nationaux peuvent se munir de broyeurs / stérilisateurs, qui peuvent traiter tous types de déchets hospitaliers, sans avoir à passer par le tri». En tout cas, la responsabilité incombe à tous les responsables en charge de la gestion des déchets sanitaires.
A. Timizar