Lina Ben Mhenni, enseignante universitaire, militante des droits de l’homme et blogueuse tunisienne, au temps d’algérie : «les accusations portées à l’encontre de l’Algérie sont une fabulation»

Lina Ben Mhenni, enseignante universitaire, militante des droits de l’homme et blogueuse tunisienne, au temps d’algérie :  «les accusations portées à l’encontre de l’Algérie sont une fabulation»

Après les assassinats de Chokri Belaïd et de Mohamed Brahmi, deux opposants tunisiens, les attentats contre des personnalités tunisiennes semblent, malheureusement, être enclenchés en Tunisie dans un climat de terreur provoqué par des djihadistes qui ont ciblé également des militaires tunisiens au mont Chaâmbi.

Les auteurs de ces assassinats ne semblent pas s’arrêter là puisque d’autres crimes sont prévus dans leur agenda. L’une des personnalités ciblées est Lina Ben Mhenni, enseignante universitaire, militante des droits de l’homme et blogueuse tunisienne qui, dans une déclaration faite hier au Temps d’Algérie, annonce qu’elle a été convoquée par le ministère tunisien de l’Intérieur pour l’informer qu’elle est menacée et qu’elle bénéficie d’une garde rapprochée.

«Je suis sous la protection de la brigade antiterrorisme depuis trois jours», a-t-elle ajouté. «Ils veillent sur la sécurité de mon domicile et ils assurent mon transport», a ajouté Lina Ben Mhenni. Elle précise que cette protection n’a pas été accordée à sa demande mais décidée par le ministère tunisien de l’Intérieur. «Je n’ai pas demandé cette protection. Ils se sont présentés chez moi pour me dire que ma vie serait en danger et qu’ils sont là pour me protéger», a-t-elle expliqué.

«Je n’ai pas de détails sur l’identité des auteurs de cette menace. Je ne sais rien à propos des gens qui me menacent mais de toute façon, je suis attaquée par les islamistes et les Nahdhaouis depuis plus d’une année», a ajouté cette militante des droits de l’homme, plusieurs fois distinguée pour son militantisme en faveur des droits de l’homme. «En ce qui concerne les accusations à l’encontre de l’Algérie, il s’agit d’une fabulation, je ne pense pas que pareille accusation soit basée sur du concret. Ceux qui ont lancé ces accusations se sont rétractés», a ajouté la militante.

Comme le Fida en Algérie

Au sujet de la poursuite des manifestations pacifiques exigeant le départ de l’actuel gouvernement, d’Ennahda et la dissolution de l’Assemblée nationale constituante, Lina Ben Mhenni est catégorique : «Je fais partie d’un mouvement de jeunes et nous comptons aller jusqu’au bout. Nous sommes déterminés à faire tomber ce système, le régime, et nous tenons à la dissolution de l’Assemblée constituante. Il y a des appels pour passer l’Aïd au sit-in», a encore déclaré Lina Ben Mhenni.

Lina Ben Mhenni n’est pas la seule personnalité à être menacée par le terrorisme puisque Wahid Toujani, directeur général de la sûreté publique, vient d’annoncer que les services de sécurité ont fait échouer, vendredi après-midi, un attentat contre une figure politique sans la nommer. Mais selon des sources d’information, il s’agirait de Kamel Morjane, président du parti Moubadarah, originaire de Hammam Sousse.

Wahid Toujani est intervenu lors d’une conférence de presse, à Dar Dhiafa à Carthage, organisée par le ministère de l’Intérieur, en présence du chef du gouvernement Ali Laârayedh et des ministres de la Justice et des Affaires religieuses.Les attentats en Tunisie contre des personnalités du monde politique et des droits de l’homme rappellent ceux commis par le Fida (Front islamique du djihad armé) en Algérie dans les années 1990. Il exterminait les intellectuels. Cette situation imposée à l’Algérie semble être également celle de la Tunisie.

Lina Ben Mhenni estime que ce scénario est effectivement possible du fait que les obscurantistes détestent tout ce qui est intellectuel, artistique ou innovateur.»

M. A.