Donné pour imminent en avril dernier, le projet de l’installation d’une usine de montage automobile, par le constructeur automobile français Renault, dans la zone industrielle de Rouiba, est encore dans le doute.
A en croire l’information rapportée par le site web Algérie-focus, la réalisation de ce projet serait tombé à l’eau, non à cause du silence observé autour de ce projet, mais la raison est toute autre.
Ce sont les règles d’investissements de l’Algérie qui ont fait défaut. Renault aurait à présent abandonné son projet d’usine suite à la décision du gouvernement algérien de ne pas avoir donné une suite : une décision qui aurait été signifiée à Claude Guéant, secrétaire général de la Présidence française, lors de sa visite en Algérie le 20 juin dernier, souligne la même source.
« Les autorités algériennes ont formulé une série de conditions pour la venue de Renault en Algérie, mais ce dernier n’y a pas répondu, d’où le rejet des Algériens », lit-on sur le site algeriefocus qui cite des sources proches des milieux d’affaires algéro-français.
« Les pouvoirs publics algériens ont exigé que Renault accepte le principe des 51/49 et donc d’être minoritaire dans leur projet automobile en Algérie. Ils ont aussi exigé que Renault mobilise ses propres ressources financières pour leur investissement en Algérie ainsi qu’un seuil d’intégration assez élevé…
De plus, les Algériens ont souhaité voir les véhicules produits en Algérie porter la marque Renault et non Dacia », a-t-on précisé, tout en soulignant que Renault sera toujours le bienvenu s’il accepte les conditions d’investissements en Algérie. Renault aurait, donc, voulu une dérogation à la règle des 51/49, mais devant l’intransigeance des autorités algériennes, le constructeur français a dû abandonner le projet. Notons que ce n’est pas la première fois que le projet de construire une usine de montage de voitures se heurte aux règles de l’investissement.
En 2008, l’idée de construire une usine Renault en Algérie était balayée par le P-DG de Renault Algérie, M. Stéphane Galoustian, arguant que l’environnement économique algérien ne permettait pas un tel projet. Le groupe Renault a dû, de ce fait, initié un projet d’usine de montage à Tanger (Maroc), où il a trouvé plus de facilités pour l’accès au foncier industriel, contrairement à l’Algérie qui a négocié pendant trois ans l’installation d’une usine en Algérie, mais qui a laissé cette opportunité filer entre les doigts.
Et pour cause, les responsables de Renault de l’époque se sont insurgés contre l’environnement économique national « défaillant » et l’absence d’un tissu industriel qui serait à même de contribuer à la création d’une industrie automobile. Sans oublier l’instabilité des textes réglementaires relatifs aux investissements. Et c’est justement la réglementation des investissements qui a fait reculer le constructeur français.
Il faut dire que si ce dernier a renoncé au projet d’une usine de montage de véhicules légers en Algérie, il reste néanmoins de concurrents en lice pour ce projet. Le ministre de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’investissement, M. Mohamed Benmeradi, a annoncé, en effet, il y a quelques semaines à l’Assemblée populaire nationale (APN), qu’hormis le projet du constructeur français, deux propositions de partenariat sont présentées par deux autres industriels de l’automobile, il s’agit d’un constructeur japonais et d’un constructeur autre.
Ferhat Y