La communication institutionnelle s’est, une nouvelle fois, montrée désastreuse. Les spéculations dans la presse et autres rumeurs relayées par les réseaux sociaux autour des limogeages du P-DG d’Air Algérie, Mohamed Abdou Bouderbala, et du DG du Centre national du registre du commerce (CNRC), Mohamed Maouche, le prouvent de manière éclatante. Si le débarquement du P-DG d’Air Algérie tarde à intervenir officiellement pour des raisons que l’on croit savoir, l’option est, en revanche, résolument prise.
À en croire des sources proches du département de Boujema Talaï, le départ de Bouderbala sera acté aujourd’hui, à l’occasion d’un conseil d’administration prévu initialement hier avant d’être décalé. Un différé qui devait permettre au ministre des Transports de reproduire une short-list pour le choix du successeur. La première proposition, soumise à approbation dimanche dernier, n’a pas eu l’aval de la commission d’habilitation.
Ni Allache, encore moins Benhamouda, coché dans la première liste, n’ont eu l’assentiment des chargés du casting. C’est d’ailleurs l’une des raisons, soutiennent nos sources, qui ont contraint au décalage. Mais évidemment, la communication officielle a produit beaucoup de ratés le temps que dure la spéculation autour du départ du P-DG d’Air Algérie.
Même le ministre des Transports a failli. Pourtant, il a eu l’occasion de s’y exprimer. Lundi, il s’est rendu à l’aéroport d’Alger pour une visite d’inspection. Et plutôt que de confirmer ou d’infirmer clairement ce qui s’écrivait au sujet de Bouderbala, il a choisi d’ajouter au suspens, préférant dresser un réquisitoire contre le P-DG qui, curieusement, n’était pas à ses côtés ce jour-là.
La veille, un communiqué d’Air Algérie, repris par l’APS, annonçait le report à une date indéterminée de l’inauguration d’une ligne commerciale Ouargla – Tunis.
“Cette liaison, qui devait s’opérer une fois par semaine (aller-retour) avec un avion de type ATR, a été reportée à une date indéterminée et ce, pour des considérations de commercialité”, a expliqué la direction régionale d’Air Algérie. En termes de communication, on peut toujours mieux faire. Car qui pourrait croire à l’argument de la commercialité ainsi convoqué pour justifier un report d’une cérémonie programmée de longue date.
La seule et unique raison de ce report est que le P-DG de la compagnie, qui devait présider à la cérémonie, est resté à son bureau, puisque la mise de fin de fonction lui a été signifiée.
Les mêmes ratés de la communication officielle ont été observés s’agissant du renvoi à la hussarde du DG du CNRC, limogé parce qu’il a osé contredire le ministre du Commerce par intérim au sujet du registre du commerce électronique.
Abdelmadjid Tebboune a annoncé le lancement de l’opération, le lendemain, Mohamed Maouche a rappelé que l’opération a été engagée depuis 2014, statistiques à l’appui. On ne contredit pas impunément son ministre ! Il se trouve, cependant, que ce limogeage n’a pas fait l’objet d’une communication officielle. La confirmation est intervenue presque par inadvertance.
Le DG du CNRC devait animer hier une conférence de presse. Ayant été relevé de ses fonctions, il ne pouvait donc le faire. Aussi, la direction de la communication du CNRC a publié hier un communiqué faisant état du report du rendez-vous. Mais elle ne donne pas les raisons de ce report. Désastreux !
