L’imam et le citoyen en Algérie !

L’imam et le citoyen en Algérie !

on civique sans un dogme religieux, qui est légitime de sa part ? La mosquée pourrait-elle jouer un rôle pour régler les différends entre les citoyens, si un des citoyens n’est pas croyant ou d’une autre confession (à moins que l’esprit du législateur part du principe que tous les algériens sont de la même religion)?

Imaginant qu’un couple ont uniquement des filles, et par précaution ont fait donation de leur bien à leur fille, une fois décédés, les autres membres de la famille réclament leur « droit religieux d’héritage » ! Est-ce que l’Imam, dans ce cas précis, va juger selon la loi divine ou selon la loi de la république ? C’est un exemple parmi d’autres ! L’école qui est le temple de la nation, se voit vidée de ses prérogatives sociales, éducatives et civiques. Nous savons déjà que certaines mosquées remplissent le vide qui existe dans le préscolaire, où des familles désorientées confient leurs enfants (entre 4 et 5 ans) aux imams, sans aucune pédagogie d’enseignement, ni de connaissances sur la psychologie de l’enfant, ni un environnement propice pour une scolarisation adéquate. Cependant, ces jeunes enfants, dès leur première enfance, sont livrés à une dogmatisation, sans aucun contrôle institutionnel, et à une religiosité loin de nos traditions cultuelles et culturelles. On ne devrait pas s’étonner devant un tel phénomène et se demander pourquoi la société se plonge dans des circuits d’intolérance, d’incivilité et d’une violence interminable !



Ceci dit, ce décret confirme que le gouvernement veut se désengager des maux qui l’atteignent, au lieu de trouver les remèdes et de renforcer l’état de droit et surtout d’inculquer les valeurs civiques et citoyennes par les institutions de la République, il les cède à l’institution religieuse. De plus, l’Etat affiche son impuissance à faire face aux problèmes qui gangrène la société algérienne. Après avoir fragiliser les institutions de l’Etat : de la justice, à l’éducation, en passant par la fonction publique, etc., maintenant on vide la substance de la république, c’est-à-dire, les valeurs citoyennes et républicaines et nous nous éloignons de plus en plus de la sécularisation des institutions de l’Etat…

Yazid Haddar (auteur)